Aéroport de Roissy: Un trafic de cocaïne impliquant des bagagistes démantelé

Un douanier inspecte les bagages de passagers à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, au nord de Paris, le 21 mars 2025 - Thibaud MORITZ © 2019 AFP
Un trafic de cocaïne opérant pendant plusieurs mois entre la France et le Brésil et impliquant des bagagistes de l'aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle a été démantelé. Sept personnes ont été mises en examen, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
Huit interpellations ont eu lieu le 3 juin dans l'Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, le Val-d'Oise et la Seine-Saint-Denis dans le cadre d'une opération qui a mobilisé pas moins de 105 gendarmes et plusieurs services spécialisés, selon cette source.
Sept des personnes interpellées ont été mises en examen vendredi, selon une source judiciaire. Deux d'entre elles ont été placées en détention provisoire, quatre sous contrôle judiciaire et la dernière a sollicité un débat différé devant le juge des libertés et de la détention.
Des cadres aéroportuaires soudoyés
Fin 2024, deux cartons contenant 50 kilogrammes de cocaïne, avaient été découverts lors d'un contrôle de sûreté aéroportuaire, a précisé la gendarmerie dans un communiqué, confirmant une information du Parisien.
Après avoir identifié ce transport de drogue du Brésil jusqu'à l'aéroport Charles-de-Gaulle, une enquête a été confiée à la Section de recherches des transports aériens (SRTA) pour déterminer l'origine précise du trafic.
La mise en place de techniques spéciales d'enquête a permis de cerner l'ampleur du réseau, actif notamment en Seine-Saint-Denis et s'appuyant sur plusieurs employés et cadres d'une société aéroportuaire pour sortir entre 20 à 50 kilogrammes de cocaïne par mois. "L'actualité nous a souvent habitués au sujet des mules mais assez peu aux complicités aéroportuaires qui pourtant sont très recherchées par les organisations criminelles", a souligné auprès de l'AFP un responsable de la SRTA. "C'est ça qui est extrêmement intéressant dans ce dossier, c'est qu'on arrive à impliquer des cadres et des manutentionnaires. D'habitude, ce sont les manutentionnaires qui sont interpellés et on a du mal à remonter aux cadres qui bénéficient de la protection de l'écosystème aéroportuaire", a ajouté l'officier supérieur.
Près de 500.000 euros en avoirs criminels et un peu plus de 100.000 euros en numéraire ont été saisis lors de l'opération menée le 3 juin ainsi que cinq véhicules, une maison, des articles de luxe (vêtements, parfums, bijoux...) et une arme de poing.