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"C'est de pire en pire": à Grenoble, des habitants à bout face aux violences liées au trafic de drogue

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Sept fusillades en moins d'un mois ont fait un mort et une dizaine de blessés à Grenoble. Les autorités n'hésitent plus à parler d'une guerre des gangs. Un cauchemar pour les habitants, comme dans le quartier Saint-Bruno.

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Grenoble ce lundi, pour tentative de meurtre et usage des armes par les forces de l'ordre. Dans la nuit de dimanche à lundi, un homme armé d'un couteau a été grièvement blessé par balles par des policiers qui le poursuivaient après l'agression d'un commerçant dans le centre-ville.

Pas de lien, pour l'instant, avec le trafic de drogue. Mais c'est un nouveau fait de violence qui secoue la capitale des Alpes. Grenoble a connu au moins sept fusillades entre trafiquants de stupéfiants en moins d'un mois. Bilan, un mort et une dizaine de blessés.

Les autorités n'hésitent plus à qualifier cette situation de "guerre des gangs". Le maire Eric Piolle affirme avoir "l'impression d'écoper la mer à la petite cuillère".

Dans les quartiers concernés, comme Saint-Bruno, les habitants n'en peuvent plus. Depuis plus de 35 ans, Solange habite dans ce quartier difficile.

“Ça l’a toujours été, mais c’est vrai que là ça devient de pire en pire”, indique-t-elle.

Une présence policière trop discrète

Un quartier gangréné par la drogue. Cette assistante maternelle fait même de grands détours, pour éviter certaines rues. “On ne sait jamais ce qui peut arriver, notamment quand il y a des fusillades. Il suffit qu’on se retrouve en plein milieu du quartier…”, déplore-t-elle.

Ici, le trafic se fait en plein jour, à la vue de tous. Myriam n’est même plus étonnée. “Quand il y a une voiture de police qui passe, tout le monde est au courant parce que les jeunes hurlent pour s’avertir les uns, les autres”, appuie-t-elle.

Un contexte assez pesant au quotidien, même si Marine essaye d’en faire abstraction. Elle a tout de même adapté ses habitudes.

“On ne traîne pas trop dans le quartier le soir ou aux heures qui craignent. On entend beaucoup de choses le soir. En plus là, comme c’est l’été, on a tous nos fenêtres ouvertes”, assure-t-elle.

Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre tentent de multiplier les opérations. Une présence trop discrète pour les habitants, comme Jeannine. “Quelques fois, on les voit qui sillonnent mais bon… Ce n’est pas évident”, déplore-t-elle.

Depuis le début des opérations “places nettes” fin 2023 contre le trafic de drogue, 72 personnes ont été interpellées dans l’agglomération grenobloise.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours