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"C'est disproportionné": expulsé de son HLM à cause de ses fils dealers, il devient SDF à 70 ans

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Un père de famille, âgé de 70 ans, a été expulsé de son logement HLM en Eure-et-Loire à cause du trafic de drogue dans son hall d'immeuble. Celui-ci était opéré par ses deux fils qui squattaient son domicile. Le septuagénaire vit désormais dans la rue à Chartres, à l'intérieur de sa voiture.

Un septuagénaire a été expulsé le 1er avril de son logement social, à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loire), à cause du trafic de drogue opéré par ses deux fils dans le hall de son immeuble. Ces derniers, qui n'étaient pas inscrits sur le bail, squattaient le domicile de leur père depuis le décès de leur mère, rapporte nos confrères du Parisien. "Des fois, on ne pouvait plus circuler, les conteneurs à poubelle bloquaient l’entrée dans l’immeuble comme un check-point", témoigne un voisin auprès du quotidien francilien.

Toujours selon la même source, plus d'un mois après l'expulsion, le père est désormais devenu SDF à Chartres et vit dans sa voiture, avec l'un de ses fils. Si l'homme âgé ne s'est pas exprimé, il a pu passer un message à travers une éducatrice d'un foyer dans lequel il peut dormir de temps à autre: "Malgré la situation, je vais bien", a-t-il fait savoir.

"On ne peut pas profiter de la générosité de l'Etat"

"On a eu le même cas dans ma famille", témoigne ce jeudi dans les Grandes Gueules Adel. "J'ai quitté le domicile à l'âge de 24 ans, mon frère s'est adonné au trafic de drogue. Ma famille a été expulsée de son HLM, six personnes dehors. Ce n'est que les conséquences des actes du petit frère, on ne peut pas profiter de la générosité de l'Etat", tacle-t-il. "Je lui ai dit: 'J'espère que tu as bien sur la conscience que toute la famille est expulsée à cause de tes conneries.'"

Un père de dealers expulsé de son logement : scandaleux ? - 22/05
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A Nogent-le-Rotrou, le septuagénaire a pu être expulsé à la faveur d'une convention pour la tranquillité et la sécurité résidentielles dans le logement social, conclue en novembre 2023 entre le préfet d’Eure-et-Loir, le procureur de la République, les forces de sécurité intérieure et les bailleurs sociaux du département, explique Le Parisien.

"Sanction disproportionnée"

"Ils sont arrivés au bout du bout de la solution, malgré tout ce qu'ils ont pu essayer, c'était la seule solution [...] Une expulsion, c'est entre 18 et 24 mois, 12 si c'est très rapide", fait savoir sur RMC et RMC Story Frédéric, qui a travaillé pendant plus de 20 ans pour un bailleur social. "Chaque département a une politique d'expulsion précise, ce n'est pas une décision nationale qui est appliquée pour tout le monde", rappelle-t-il.

Nadia, qui a grandi dans un quartier difficile, pointe la responsabilité des parents: "Quand on fait des gosses, ce n'est pas pour les laisser faire n'importe quoi avec n'importe qui, au détriment de la tranquillité de tous", dit-elle, bien qu'elle concède qu'expulser un septuagénaire est "moralement inacceptable." "C'est une sanction disproportionnée, il y a un enjeu éthique", souffle-t-elle.

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