"C'est la folie, ce procès": après ses vidéos, l’avocate d'accusés des viols de Mazan se défend

C’est une avocate qui détonne. Au procès des viols de Mazan, Me Nadia El Bouroumi, l'avocate de deux hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot, fait polémique après notamment un échange avec la plaignante lors des débats. Sur son compte Instagram, elle a également diffusé une vidéo d'elle dansant dans sa voiture au son de la chanson "Wake Me Up Before You Go-Go" ("Réveille moi avant que tu t'en ailles", ndlr). Un choix douteux en plein procès pour des viols commis sur une femme inconsciente après avoir été droguée par son mari.
"C'est de la provoc puisque depuis deux semaines et demie, on est épiés, on n'arrive pas à se faire entendre", se défend-elle dans Les GHrandes Gueules.
"J'ai le droit de faire mon travail et de poser des questions. Cela fait deux semaines que je suis insultée et je n'ai jamais souhaité que les photos et vidéos des viols soient diffusées. J'ai souhaité le huis clos, pas Gisèle Pelicot. Et quand on parle, on (les avocats de la défense, ndlr) est systématiquement attaqués", déplore Nadia El Bouroumi sur RMC et RMC Story.
"Gisèle Pelicot, c'est une victime et moi j'ai des clients qui plaident l'innocence"
L'autre point de crispation, c'est l'attitude des accusés, dont certains comparaissent libres, qui étonne parfois. Tantôt goguenards, tantôt agressifs, il afficheraient parfois l'impression d'une "corporation" selon certrains observateurs sur place. "Des gens les filment et les huent dès qu'ils bougent. Dès qu'il y a une pause, ils courent pour se cacher aux toilettes. Que doivent-ils faire? ils sont ensemble parce qu'ils n'ont pas le choix", assure Me Nadia El Bouroumi.
"Gisèle Pelicot était inconsciente, c'est une victime, et j'ai des clients qui plaident l'innocence. A-t-on dans ce pays le droit d'être jugé sans que les avocats soient obligés de partir en courant et les accusés de se cacher derrière des casquettes?", interroge l'avocate. "Ce qui pose problème, ce ne sont pas nos clients", insiste-t-elle. "Ce sont les journalistes, c'est infesté de journalistes", accuse Me Nadia El Bouroumi, alors que le procès cristalise les tensions.
Effectivement, sur place, l'ambiance est tendue. Mercredi, l'un des 51 accusés a frappé la caméra d'un journaliste de BFMTV après une audience. Le même jour, lors d'une altercation verbale, c'est un autre accusé de viol sur Gisèle Pélicot qui a menacé une femme: "Je vais violer ta mère, tu vas voir", a-t-il lancé.