"C'est un nid à prédateurs": une "chasseuse de pédophiles" raconte son expérience sur Rencontre Ados

La plateforme "Rencontre Ados" a été supprimée par Google de son magasin d'application. Elle est désormais introuvable sur le Play Store, en pleine polémique autour de ce site belge de rencontre, destiné aux 13-25 ans. Car sur le site, les pédocriminels seraient nombreux comme en témoignent les nombreux messages à caractères sexuels reçus par des adolescentes.
Devant la multiplication des signalements sur la plate-forme Pharos ces derniers jours, le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, a saisi la procureure de la République.
"J'ai été contactée par des adultes de plus de 25 ans"
Pour certains, cette plateforme est même un nid à pédophile. Parce que tout repose sur le déclaratif, aucun justificatif n'est demandé pour créer un compte, il n'y a donc pas besoin de prouver qu'on a vraiment entre 13 et 25 ans.
Résultat, quand Neila Moore, activiste spécialisée dans la lutte contre la pédophilie, a créé un faux profil d'une adolescente de 13 ans sur Rencontres ados, cette chasseuse de prédateurs sexuels a rapidement vu les nouveaux messages affluer: "Très vite, j’ai été contactée par des adultes qui avaient plus de 25 ans me demandant mon tour de poitrine ou si j’avais déjà fait une fellation", raconte-t-elle à RMC.
"Certains nous demandaient de parler via Facebook Messenger, pour pouvoir nous envoyer des vidéos où ils se masturbent ou des photos de leur sexe", ajoute Neila Moore.
Modération quasi inexistante
Cette plateforme n'a pourtant rien d'illégal puisqu'officiellement, elle ne permet qu'à des gens de discuter. Mais Neila Moore veut que ce site soit interdit aux mineurs: "Un prédateur sexuel va aller là où il y a des enfants. C’est donc évident que sur un site où il y a plein d’enfants, c’est un véritable nid à prédateurs. Ce genre de site ne devrait pas exister", appelle Neila Moore.
D'autant que la modération y est quasi inexistante. Sur Rencontre Ados, seuls 3 modérateurs travaillent à temps plein pour 285 000 utilisateurs revendiqués par la plateforme.
De son côté, le gouvernement dit vouloir accélérer le processus d'interdiction d'inscription à un réseau social sans autorisation parentale en-dessous de 15 ans.