Affaire Jacques Bouthier: le PDG d'Assu 2000, mis en examen pour viols sur mineure, démissionne
Jacques Bouthier, le PDG d'ASSU 2000, a été mis en examen samedi dernier et placé en détention provisoire. L’information de RTL a été confirmée par une source judiciaire à RMC.
L'homme de 75 ans est accusé de “traite des êtres humains à l'égard de mineurs”, “viols sur mineure”, “recours à la prostitution d'un mineur” et "association de malfaiteurs en vue d'un enlèvement". Cinq autres suspects dont sa femme, une entremetteuse, et trois hommes de main, ont été mis en examen pour les mêmes faits, à divers degrés d'implication, et placés eux aussi en détention provisoire.
Mi-mars, dans un commissariat parisien, une femme de 22 ans porte plainte. En situation de vulnérabilité, elle affirme avoir été hébergée pendant cinq ans dans l'appartement de Jacques Bouthier en échange de relations sexuelles régulières avec lui.
Mais une fois passé la vingtaine, elle serait, dit-elle, devenue "trop âgée" pour le riche homme d'affaires. Il l’aurait alors forcée à trouver une "remplaçante" plus jeune. Une adolescente de 14 ans aurait donc pris sa place dans l'appartement, soumise elle aussi à des relations sexuelles.
Une vidéo remise à la police
Pour preuve, la femme de 22 ans réussit à filmer Jacques Bouthier dans un lit avec l’adolescente. En apprenant l’existence de cette vidéo, il aurait alors projeté d’enlever la jeune femme et de détruire les images, avec l’aide de son épouse, de deux employés, d’un ancien gendarme et d’une amie de la victime.
Le plan échoue. La vidéo est finalement remise aux policiers. Ils cherchent désormais à savoir si d’autres jeunes femmes ont pu être hébergées de la même manière dans cet appartement.
Bouthier a démissionné
Le groupe, renommé Vilavi en janvier, a annoncé ce mardi la démission de Jacques Bouthier de son mandat de président. "Le groupe Vilavi prend acte de l'annonce de la démission de Jacques Bouthier de son mandat de président, et de toutes ses activités et responsabilités au sein de l'entreprise", a-t-il indiqué à l'AFP, précisant que la conduite opérationnelle et commerciale du groupe est pour l'instant "assurée par l'équipe en place".
Martine Brousse, présidente de "La voix de l'enfant", fédération de 80 associations de défense des enfants, est "sidérée" par cette affaire. Sa fédération va se porter partie civile.
“Cet homme a profité de la vulnérabilité de ces jeunes filles. Elles sont paumées et parce que paumées, on va profiter de leur vulnérabilité. Ce type d’acte, par des hommes avec cette notoriété, dont on pense qu’ils sont responsables, comment aujourd’hui, de tels faits peuvent être commis chez nous? Cela nous appelle à rester vigilants et très vite 'La voix de l’enfant' va se constituer partie civile dans cette affaire puisqu’une instruction est ouverte”, indique-t-elle.
Selon Franceinfo, Jacques Bouthier n'a pas reconnu les faits au cours de sa garde à vue et a évoqué un "piège" pour le faire chanter.