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Détenus de Vendin-le-Vieil en grève de la faim: "On sent leur fébrilité", juge le ministère de la Justice

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Plusieurs dizaines de prisonniers de la super-prison de Vendin-le-Vieil ont annoncé avoir entamé une grève de la faim dénonçant leurs conditions de détention et le traitement réservé à leurs familles. Pour le porte-parole du ministère de la Justice, c'est la preuve que ce centre de détention réservé aux narcotrafiquants fonctionne. "On sent une fébrilité ces derniers jours des détenus", se félicite Sacha Straub-Khan ce mardi sur RMC.

Des détenus de la super-prison pour narco-trafiquants de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) protestent contre leurs conditions de détention. Dans un communiqué de presse publié sur les réseaux sociaux et signé d'un mystérieux "Super cartel", plusieurs dizaines de prisonniers du quartier de haute-sécurité dénoncent celles de visites des familles.

"Notre mouvement n'est pas dirigé contre nos conditions de détention mais contre les conditions inhumaines imposées à nos familles. Nos familles paient le prix fort", assurent les prisonniers dans leur communiqué.

Certains ont entamé une grève de la faim ce 1er septembre, déposant devant leur porte toute la nourriture qu'ils possèdent quelques semaines après avoir inondé volontairement leurs cellules.

"C'est parce que la prison de Vendin-le-Vieil fonctionne qu'on en arrive à ça, on sent une fébrilité ces derniers jours des détenus", se félicite ce mardi sur RMC, le porte-parole du ministère de la Justice, Sacha Straub-Khan qui se refuse de répondre aux prisonniers. "Les détenus ont bien compris que la prison était hermétique par rapport à l'extérieur".

L'acteur du jour : Sacha Straub-Kahn - 02/09
L'acteur du jour : Sacha Straub-Kahn - 02/09
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"Ils voient bien qu'ils sont bloqués"

"Ces détenus-là ont été mis à Vendin-le-Vieil parce qu'il s'agit des narcotrafiquants les plus dangereux du pays. Et le but de ce lieu de détention c'est que ces personnes habituées à maintenir leur trafic depuis la détention, cessent leurs activités", ajoute Sacha Straub-Khan.

"Et c'est justement pour ça qu'ils en viennent à ce genre d'extrémités parce qu'ils voient bien qu'ils sont bloqués et empêchés", poursuit-t-il.

Un début de grève de la faim

Mais alors comment ce communiqué a pu être transmis à l'extérieur? "On ne peut pas les empêcher de communiquer avec leurs avocats ou leur famille. Les droits de la défense s'appliquent et ensuite libre aux avocats de transmettre ce communiqué aux journalistes", assure sur RMC Story Sacha Straub-Khan qui confirme "un début de grève de la faim".

"On a eu des refus de repas mais un certain nombre de détenus ont de la nourriture dans leur cellule. De ce fait, c'est compliqué de s'avoir qui s'alimente ou pas", poursuit le porte-parole du ministère de la Justice qui explique qu'un suivi médical a été mis en place.

Plusieurs prisonniers dénoncent leurs conditions de détention

Près de 90 détenus identifiés comme acteurs du narcotrafic en France, ont été transférés cet été vers le nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil, l'un des deux centres pénitentiaires les plus sécurisés de France avec sa jumelle, la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne.

Plusieurs dizaines de prisonniers contestent leur transfert et leurs conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC