Saint-Jean-de-Luz: qui était la professeure tuée par l’adolescent de 16 ans?

Poignardée à mort, en plein cours, par l'un de ses élèves de seconde. Agnès Lassalle, une professeure d'espagnol de 52 ans, n’a pas survécu à l’attaque perpétrée par le jeune étudiant mercredi 22 février, au collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d'Aquin, à Saint-Jean-de-Luz.
L'auteur présumé de l'agression est un jeune homme de 16 ans, qui souffre de troubles psychiatriques avérés. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la police de Bayonne, et une enquête a été ouverte pour assassinat.
Sur place, les proches et connaissances de la victime décrivent une personnalité solaire et engagée. À l’interphone de l’immeuble où résidait Agnès Lasalle, la voix de son compagnon est faible, presque mécanique.
"Elle ne méritait pas ça"
Le conjoint d'Agnès Lassalle dit ne pas vouloir être dérangé, puis déroule une brève description de celle qu'il a connue pendant 14 ans. Il décrit une femme “très jolie, une très bonne personne, qui était aimée de tous et qui passait quasiment 80-90% de son temps à l’école, pour l’école, pour ses élèves”.
“C’est quelqu’un d’extraordinaire, comme il se fait peu, de respectueux… Voilà c’est Agnès”, ajoute-t-il, sa voix emplie de chagrin. Consciencieuse, passionnée, merveilleuse, égrène l’homme en quelques minutes, avant de souligner qu’Agnès Lasalle, sa femme, "s'en est allée sur ce lieu de travail qu'elle aimait tant".
Pour une voisine du couple, il est encore très difficile de réaliser le drame qui vient de se dérouler.
“On a une grosse pensée pour son mari car c’était un couple vraiment uni. Ils dansaient souvent dans le petit parc derrière la résidence. Pendant le confinement ils y répétaient leur chorégraphie, etc… On les trouvait mignons en fait”, raconte cette habitante de Saint-Jean-de-Luz.
Du côté de ses actuels et anciens élèves, le choc est tout aussi palpable. Clara, en classe de seconde, devait avoir cours avec cette professeur d'espagnol mercredi après-midi à 13h40, quelques heures seulement après le drame. L’adolescente se rappelle de ces heures de cours passées avec la professeure d'espagnol, avec qui les élèves travaillaient “beaucoup à l’oral, ça nous donnait envie d’avoir une bonne note et de participer”.
“Quand on l’a appris on était tous sous le choc. C’était une très bonne personne, elle ne méritait pas ça”, regrette amèrement Clara, étudiante au lycée Saint-Thomas-d'Aquin.
Arthur, un ancien élève âgé de 20 ans, est lui venu déposer une fleur devant l'établissement endeuillé. Il raconte les bons souvenirs passés avec cette professeure, qui “venait en cours avec un petit sac à roulettes un peu comme on a en primaire”. À l’instar de ses anciens camarades, il décrit une personne “très sympa et très drôle aussi”, qui laissera un grand vide dans le collège-lycée où elle exerçait.
Un vide que matérialisera la minute de silence, programmée ce jeudi à 15 heures, dans tous les établissements scolaires du pays.