Vaucluse: plaintes pour viol, organisation chaotique… La sécurité de l'Insane Festival fait polémique

La sécurité de "l'Insane Festival", organisé à Apt dans le Vaucluse, est remise en cause après des dysfonctionnements, des témoignages de festivaliers mécontents qui s'enchaînent, et de graves accusations de viol.
Dimanche, ce festival a dû être écourté et les portes du festival ont fermé dimanche à minuit, au lieu de 2 heures du matin, après le dépôt de deux plaintes pour viol, comme l'ont révélé nos confrères de Franceinfo.
La première de ces plaintes vise deux agents de sécurité, accusés de viol en réunion. L'un d'entre eux a été mis en examen et placé en détention provisoire, tandis que l'autre, un temps suspecté de ne pas avoir agi, n'a pas été poursuivi. La deuxième plainte vise un festivalier poursuivi pour agression sexuelle.
De retour de l'Insane, Lola fait partie de ces festivaliers surpris par la légèreté de la sécurité sur place. La jeune femme a campé pendant trois nuits sur l'aire prévue à cet effet. Mais comme elle le dit, "il n'y avait pas vraiment de sécurité", et notamment pas de surveillance des lieux de camping.
"Plein de gens se retrouvaient dans le camping alors qu'ils n'avaient rien à y faire. Et personne ne vérifiait ça", déplore Lola, une festivalière ayant participé à l'Insane Festival.
Du côté des sanitaires, la pagaille était d'autant plus dérangeante selon Lola. "Il y avait des douches et des toilettes, avec un côté femme et un côté homme", décrit-elle. "Mais au final, ça s'est vite retrouvé mixte, on était tous mélangés dès le premier jour".
L'organisation rejette la faute sur la société de sécurité
Ces négligences ont contribué à créer un climat d'insécurité, témoignent plusieurs festivaliers. Gwenaël Cadoret, membre de l'organisation du festival, reconnaît de son côté… que les lieux auraient pu être mieux éclairés.
"La lumière, c'est un vrai sujet. Si ce n'était pas suffisant, et bien on va en mettre plus", lance-t-il. Mais il se défausse de toute responsabilité concernant l'attitude des agents de sécurité.
"On n'est pas censés contrôler et vérifier un par un les agents de sécurité dans leurs actions au quotidien", juge Gwenaël Cadoret, membre de l'organisation de l'Insane Festival.
Ce dernier cible plutôt la société privée qui a recruté 70 des 150 agents mobilisés sur la durée du festival. Parmi eux, l'individu mis en examen pour viol. "Les faits sont dramatiques, il y a des manquements graves et la société a failli", fustige encore Gwenaël Cadoret.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'organisation du festival a annoncé qu'elle comptait déposer une plainte dans les prochains jours contre cette société privée de sécurité.
"L’équipe organisatrice est abattue par cette situation qui concerne une entreprise spécialisée et reconnue en qui nous avions pleine confiance. Celle-ci a failli à son engagement, c'est pourquoi nous allons engager des poursuites très prochainement", a notamment écrit l'organisation de l'Insane Festival.
Cette dernière a aussi assuré qu'elle continuera de "dénoncer et combattre ces actes" d'agressions sexuelles, "peu importe les répercussions, afin de créer la peur chez les agresseurs".