Voitures de police incendiées à Cavaillon: "Les collègues sont choqués", des renforts réclamés

Nicolas Daragon, le ministre délégué à la Sécurité du quotidien, est attendu ce jeudi à Cavaillon, 24 heures après l'incendie de quatre voitures de police devant le commissariat. Une possible réplique après des actions contre le trafic de drogue dans la ville, même si "aucune piste n'est privilégiée" par la procureure. Elle indique par ailleurs que "tous les moyens sont mis en œuvre (...) pour interpeller le plus rapidement possible les auteurs".
Depuis mercredi soir, la CRS 81 est déployée dans cette commune du Vaucluse. Cette "attaque" apparaît comme "une nouvelle illustration de la dérive à laquelle notre pays est confronté" estime le ministre de l'Intérieur. Mais "l'Etat ne se laissera pas intimider et nous allons intensifier notre lutte contre le narcobanditisme" promet Bruno Retailleau.
Un acte intolérable pour le maire de la ville, Gérard Daudet, qui veut redoubler de sévérité.
“C’est inadmissible. Je crois qu’on ne peut pas laisser ce genre de fait se renouveler au gré de la volonté de certains individus qui ne mériteraient pas d’exister aujourd’hui. On va beaucoup trop loin, il est grand temps d’être très sévère et c’est pour ça qu’il faut que la justice suive les faits de nos policiers sur le terrain. Cet acte est la preuve qu’ils font très bien leur travail. Je pense qu’on gêne beaucoup de monde en ce moment dans nos quartiers. C’est un mal nécessaire et on va continuer”, assure-t-il.
Les noms des policiers tagués dans les cités
Devant les carcasses de voitures brûlées et la façade noircie du commissariat, le choc domine pour les policiers. “Je ne sais pas si on peut se rendre compte, mais incendier quelqu’un dans une maison ou dans un commissariat, c’est quand même grave. Donc là, les collègues, c’est normal qu’ils soient choqués”, indique un fonctionnaire de police, du syndicat Alliance. Malgré ça, il n'est pas étonné.
“Ce n’est pas la première fois que nos noms ou nos surnoms sont tagués dans les cités de Cavaillon. Donc on se doutait bien qu’un jour, il se passerait quelque chose. Mais de cette ampleur-là, je ne sais pas...”, confie-t-il.
Pour lui comme pour sa direction, il s'agit d'un acte de représailles après des actions menées contre le trafic de stupéfiants. “Tout le monde en est conscient. Nos opérations ont fonctionné, on a fait une opération place nette, une BAC a été créée à Cavaillon… Ça a permis de découvrir des quantités de stup donc forcément, c’est lié”, appuie-t-il.
Il attend beaucoup de la venue du ministre délégué à la Sécurité du quotidien, ce jeudi. “Nous ce qu’on espère, c’est déjà avoir des renforts, mais pas des renforts de quelques jours. Parce qu’on le voit sur les opérations ‘place nette’, ça fonctionne, mais dès que ces renforts-là partent, il se passe ce qu'il se passe là et on a peu de moyens de réponse”, assure-t-il.
Selon lui, il faudrait au moins huit policiers supplémentaires à plein temps sur Cavaillon.