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Fausses alertes à la bombe: "A chaque fois, la police nationale prend les choses au sérieux"

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Alors que les fausses alertes à la bombe se multiplient dans les collèges et les lycées, la porte-parole de la police nationale Sonia Fibleuil pointe sur RMC "des conséquences extrêmement importantes" et assure que tous les faits sont pris au sérieux.

Plus de 160 établissements scolaires, dans 46 départements, ont été touchés depuis le début de l’année par des fausses alertes à la bombe, selon les informations de RMC. Un phénomène qui inquiète les élèves, les parents et les professeurs. Et qui mobilise beaucoup les forces de l’ordre. "Il s’agit de menaces, parfois des menaces d’attentat. On pourrait considérer que la teneur de ces propos relève du canular, mais malheureusement il y a des conséquences qui sont extrêmement importantes", souligne Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale, dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story.

Au-delà de l’évacuation de centaines voire de milliers d’élèves, "cela entraîne des fermetures d’écoles, des annulations de cours, et une mobilisation forte de la police nationale pour vérifier s’il n’y a pas de danger, de risque, comme les services de déminage, les services locaux de sécurité publique et d’autres services spécialisés comme les brigades cynophiles". "Les auteurs, qui peuvent considérer faire un canular, ont finalement quand même mobilisé énormément de policiers, de services publics, pour rien", déplore Sonia Fibleuil.

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Les auteurs des menaces sont en général "de jeunes adolescents"

Une forme de lassitude gagnerait certains établissements scolaires. Mais pour la police, pas question de relâcher la pression face à ces messages menaçants. "A chaque fois que la police nationale est avisée, elle prend les choses au sérieux, assure la porte-parole de la police nationale. Il n’y a pas du tout une considération d’habitude en se disant ‘non, nous n’irons pas vérifier’. C’est justement la difficulté. Il faudra s’adresser à l’Education nationale, mais dès lors que nous sommes avisés, la police nationale vérifie la réalité de la menace."

"Nous continuons à faire des enquêtes judiciaires, qui prennent un temps un peu plus important, pour pouvoir identifier ces auteurs, ajoute Sonia Fibleuil. Ils risquent une garde à vue, déjà, parce qu’il s’agit d’un délit qui est puni d’une peine d’emprisonnement de deux ans, et 30.000 euros d’amende a minima lorsque les faits sont les plus simples."

Ces auteurs, justement, "ce sont des profils assez diversifiés". "Nous avons eu l’interpellation, en général, de jeunes adolescents, donc c’est surtout pour faire peur ou tester de nouveaux modes opératoires, explique la porte-parole de la police nationale. Les messages se font soit par mail, soit par téléphone. Mais parfois, dans des modes plus sophistiqués, avec l’utilisation piratée de l’espace de travail sécurisé des établissements, comme Pronote. Il s’agit de pénétrer dans cet espace en se faisant passer pour un élève, c’est-à-dire en hackant au préalable les logins et mots de passe de l’élève. Ce qui permet, en fait, d’avoir beaucoup plus de puissance de diffusion."

Laurent Picat Journaliste RMC