Féminicide dans le Bas-Rhin: "Elle se sentait capable d'affronter tout ça", témoigne la meilleure amie de la victime

TÉMOIGNAGE RMC - Vanessa, la meilleure amie de la victime raconte comment les choses se sont envenimées après une simple soirée passée toutes les deux. Un moment de liberté qui a rendu fou le meurtrier présumé.

L'homme âgé de 58 ans soupçonné d'avoir tué sa femme dimanche soir à Oberhoffen-sur-Moder dans le Bas-Rhin, a été mis en examen mardi pour meurtre sur conjoint et écroué dans la foulée. Sylvia, 40 ans, est morte dimanche soir, après avoir reçu plusieurs coups de couteaux, sous les yeux de sa fille.

Selon Vanessa la meilleure amie et confidente de la victime, les choses se seraient envenimées depuis une plainte déposée par cette dernière contre son mari le 21 octobre dernier. Deux jours plus tôt, les amies avaient passé leur samedi soir ensemble. Quelques heures de liberté insupportables pour le mari de Sylvia qui s’est alors vengé en crevant les pneus de sa voiture.

"C’était trop donc le lundi matin elle est allée porter plainte", explique-t-elle à RMC. "Après ça il était complètement fou: 'Jamais de la vie on a porté plainte contre moi', assurait-il. Ensuite les insultes se sont multipliées, jusqu’à ce week-end", poursuit Vanessa.

"Ça fait deux jours que je n'ai pas dormi, je ne sais pas comment on a pu en arriver là"

Mais malgré les coups et les menaces, parfois avec un couteau, Sylvia a toujours refusé de quitter sa maison. Elle n'avait pas les moyens de louer un appartement et a également refusé de se réfugier chez des proches malgré des invitations.

"Elle me disait 'non je rentre chez moi', parce qu’elle se sentait capable d’affronter tout ça. Elle nous disait à sa fille et moi 'je ne veux pas qu’il vous fasse du mal', elle voulait nous préserver", raconte Vanessa.

"C’est pire que de la tristesse parce qu’on m’a enlevé mon amie, je ne la verrais plus je ne pourrais plus lui parler, je ne sors pas la tête de l’eau, je tourne tout ça en boucle depuis dimanche, ça fait deux jours que je n’ai pas dormi je ne sais pas comment on a pu en arriver là", explique Vanessa.

En mémoire de Sylvia, elle organise une marche blanche avec la fille de la victime dimanche matin. C’est le 131e féminicide en France depuis le début de l’année, selon le collectif "Féminicides par compagnons ou ex".

Caroline Philippe (avec Guillaume Dussourt)