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Crise dans la police: Gérald Darmanin "en soutien des forces de l'ordre", les syndicats satisfaits

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Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a rencontré ce jeudi au ministère les syndicats de policiers, dans un contexte de tension au sein des forces de l'ordre. Ces derniers en sont sortis satisfaits.

Tout juste rentré de l'autre bout de la planète, en Nouvelle-Calédonie, Gérald Darmanin tente de reprendre la main face à la colère des policiers. Le ministre de l'Intérieur sera dans le bureau de la Première ministre à 9 heures ce vendredi matin. Mercredi, elle lui avait demandé "d'apprécier ce qu'il était nécessaire de faire".

Alors jeudi, Gérald Darmanin s'est longuement rendu dans un commissariat de l'Est parisien, avant de recevoir les syndicats dans son ministère, qui lui ont présenté leurs revendications. La police est en crise depuis les émeutes liées à la mort de Nahel, et le placement en détention provisoire d’un policier de la BAC soupçonné de violences à Marseille.

Le ministre a donc rencontré jeudi soir les syndicats de la police pendant une heure et demie au ministère de l'Intérieur. Ce qui ressort de cette réunion, c'est avant tout de l'apaisement pour Olivier Varlet, secrétaire général de l'UNSA Police.

"Notre ministre est en soutien des forces de l'ordre et comprend en tout cas les mouvements de colère des policiers", précise-t-il.

Maintenir les salaires et les primes

Mais au-delà d'un sentiment d'écoute selon les syndicats, le ministre s'est engagé à renforcer la protection fonctionnelle, qui intervient lors d'une procédure judiciaire visant un fonctionnaire. "Les policiers, quand ils sont sous un contrôle judiciaire, ils perdent la moitié de leur salaire, sans la moindre condamnation. Il n'y a aucun justiciable dans notre pays à qui on supprime son salaire quand il est sous le coup d'un contrôle judiciaire", explique Olivier Varlet.

Cest donc le salaire et les primes que les syndicats souhaitent voir maintenus, ainsi que la prise en charge des frais d'avocats. Une avancée que salue Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance: "Une fois qu'un collègue sera suspendu, les primes seront prises dans l'intégralité, notamment au niveau financier".

"Ce qui va permettre aussi que les familles puissent continuer à vivre. Et évidemment, il y aura aussi le fameux côté juridictionnel avec les frais d'avocat", détaille-t-il.

Mais ils restent vigilants, souligne le secrétaire général d'Alliance, qui souhaite d'autres avancées concrètes, notamment une clause qui empêcherait les policiers d'être mis en détention provisoire avant un procès.

Gérald Darmanin "valide" les propos de Frédéric Veaux

Invité d"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et présent lors de la réunion, Grégory Joron, secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police FO, est revenu notamment sur les déclarations du patron de la police, Frédéric Veaux, qui avaient fait polémique. Selon lui, Gérald Darmanin les a validées et les assume "sans sourciller".

"Il est à peu près dans le même état d'esprit que nous. C'est-à-dire que la détention provisiore, qui doit rester l'exception absolue pour un policier qui exerce son activité, dont l'action est remise en cause, ça lui semble compliqué de l'accepter", détaille-t-il.

Pour décider de la poursuite ou non de la protestation, Grégory Joron et les autres syndicats vont désormais consulter les policiers et "écouter leurs collègues", toujours "choqués et inquiets" pour leur avenir.

Solène Gardré avec T.R.C.