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"Il a enlevé sa vie, mais il est libre": un homme soupçonné d’avoir tué sa conjointe remis en liberté par erreur

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INFO RMC. Soupçonné d'avoir tué sa conjointe en 2022, un homme a été remis en liberté par erreur, par la cour d'appel de Mulhouse (Haut-Rhin).

Un homme qui avait mortellement blessé sa conjointe par arme à feu en août 2022 a été remis en liberté par erreur avant son procès. En cause: un oubli de la cour d'appel de Mulhouse.

Le suspect a toujours invoqué un tir accidentel en manipulant une arme à feu. Jeudi dernier, la chambre de l'instruction statuait sur la requalification des faits de meurtre en homicide involontaire. Ce faisant, les magistrats ont oublié de statuer sur la détention provisoire. Et le mis en examen est aujourd'hui libre en attente de son procès.

Contacté par RMC, le parquet de Mulhouse s'est contenté de confirmer les "termes de l’arrêt de la Chambre de l’instruction, n’ayant ni confirmé la détention provisoire ni décidé de mesure de contrôle judiciaire entraînant la mise en liberté du prévenu".

Un homme est en liberté en attente de son procès à cause d'une erreur judiciaire
Un homme est en liberté en attente de son procès à cause d'une erreur judiciaire
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"On se demande si on peut faire confiance à la justice"

Brigitte Schneider a appris coup sur coup que la justice requalifiait le meurtre de sa soeur, Sonia, en homicide involontaire et que l'auteur présumé de ce coup de feu mortel était remis en liberté.

“Ce n'est pas possible. Il a enlevé la vie de ma sœur, mais il est en liberté. Je ne comprends pas que les juges et les greffiers ne reprennent pas le dossier en main. Là, cette semaine, ils devraient l’incarcérer tout de suite. On se demande encore si on peut faire confiance à la justice”.

Tout ça, donc, car la cour d'appel de Mulhouse a omis de statuer sur la détention provisoire du mis en examen. Et même sur son contrôle judiciaire, déplore l'avocat des parties civiles Fabien Arakelian.

“Il y a trois magistrats d’une cour d’appel qui n’ont pas été capables d’ouvrir un code de procédure pénale. A minima, on aurait pu quand même lui interdire de s’approcher des parties civiles”.

“Aujourd’hui, il n’a même pas l’interdiction de détenir une arme, alors que l’expert psychiatre a évoqué, le concernant, une ‘dangerosité criminologique’”, poursuit Me Fabien Arakelian. Désormais, la seule manière pour la justice de rattraper cet oubli est de juger ce dossier le plus rapidement possible. Le mis en cause encourt jusqu'à cinq ans de prison.

Marion Dubreuil avec Charline Andrieux