"Je songe à déménager": à Clermont-Ferrand, l'épuisement des habitants face à l'insécurité

La sécurité à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, au cœur d'une réunion ce jeudi 28 août place Beauvau. Le ministre de l'Intérieur et ses services reçoivent le préfet et les responsables départementaux de la police et de la gendarmerie. L’objectif est d’aborder le développement du trafic de drogue dans la capitale auvergnate.
Depuis le début de l'année, les infractions liées aux stupéfiants ont explosé dans la ville avec une hausse de 64 %.
"Quand il y a des armes, des hurlements et du trafic devant chez vous, il faut juste partir en fait"
Arrivé dans la ville il y a 8 ans, Manuel n’imaginait pas vivre dans un climat aussi anxiogène.
“Entendre que des points de deal, des coups de couteau, des armes à feu, ce n’est plus possible”, estime-t-il. Un père surtout inquiet pour ses filles… Notamment Alicia, bientôt 17 ans, et pas rassurée quand elle rentre du lycée.
“Je vois des fois des gens bizarres dans la rue. Je sais que c’est déjà arrivé à des copines de se faire agresser. Donc ça m’inquiète un peu”, souffle-t-elle.
Un sentiment d’insécurité grandissant qui pousse certains habitants à prendre des mesures drastiques comme Sarah. “J’essaye de déménager parce que quand il y a des armes, des hurlements et du trafic devant chez vous, il faut juste partir en fait”, souligne-t-elle.
Un message encourageant
Un avis que partage Fabrice Rizzoli, spécialiste de la grande criminalité et cofondateur de l'association "Crim'Halt".
"Il y a un vrai sujet à Clermont-Ferrand, notamment sur la politique de la ville. Vous avez le secteur de la gare qui n’est pas un quartier difficile comme dans les quartiers nord et où il y a pourtant ce sentiment d'insécurité, parce qu’on sent bien que s'installe une délinquance notoire sur fond de trafic de drogue", détaille-t-il.
Si la mairie ne peut pas -à elle seule- gérer le narcotrafic, des mesures pourraient être mises en place selon Jean-Pierre Brenas, conseiller municipal d’opposition. “Lorsqu’on refuse de développer le nombre de caméras, d’augmenter le nombre de policiers municipaux, d’armer les policiers municipaux, il y a forcément un terreau favorable qui se développe”, estime-t-il.
Pour Marlène Hostache, secrétaire du syndicat Alliance Police Nationale dans le Puy-de-Dôme, cette réunion entre les autorités, ce jeudi matin, est déjà un message encourageant. Elle espère désormais plus de moyens humains et un renforcement de la lutte contre les consommateurs.