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La productrice Juliette Favreul jugée pour agression sexuelle sur l'actrice Nadège Beausson Diagne

Une productrice de cinéma, Juliette Favreul, était jugée devant le tribunal correctionnel de Paris ce mardi. Elle est accusée par une comédienne, Nadège Beausson Diane, d'agression sexuelle. Les faits se seraient déroulés lors d'une soirée d'un collectif qui promeut l'égalité homme-femme et lutte contre les violences sexuelles dans le milieu du cinéma.

C’est une audience atypique à plus d’un titre qui s’est tenue ce mardi à Paris. Le tribunal correctionnel jugeait une agression sexuelle entre femmes lors d’une soirée d’un collectif qui promeut l’égalité homme-femme et qui lutte contre les violences sexuelles dans le cinéma.

Le parquet a requis 8 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de deux ans et une obligation de soin à l’encontre de la productrice Juliette Favreul, accusée d’agression sexuelle par la comédienne Nadège Beausson Diagne le 11 mars 2022.

L’actrice n’a pas eu la force de venir à l’audience, affirme son avocate qui résume le dossier simplement. "C’est une soirée mondaine avec un convive deshinibé par l’alcool qui dépasse les bornes", indique-t-elle. Ce convive, c’est une productrice de 52 ans accusée d’avoir touché la cuisse de la comédienne et d’avoir remonté sa main jusqu’à son sexe lors d’un dîner cocktail du collectif féministe 50|50 dans un appartement parisien.

La décision rendue le 23 mai

Des le lendemain, la prévenue a envoyé un texto d’excuse à la plaignante qui sonne comme un aveu. A la barre, elle dénonce le phénomène de meute, affirme l’avoir écrit sous la contrainte d’autres membres pour suivre les préceptes du collectif. L’avocate de la comédienne se désole de la tournure des débats et souligne le paradoxe d’une agression sexuelle au sein d’un mouvement féministe. "Ce dossier aurait pu nous apprendre à nous regarder en face. Même si on est du bon côté, on n’est pas exempt de tout reproche", pointe-t-elle.

L’avocate de la défense plaide la relaxe. "On est à la limite du temple solaire, on croit les victimes. C’est une incantation. Mais ici, on ne suit pas les préceptes du livre blanc - en référence au livre blanc du collectif 50|50 contre les violences sexuelles - mais ceux du livre rouge", indique-t-elle.

L’agression sexuelle est passible de 5 ans de prison dans le code penal. 10 ans avec la circonstance aggravante "d’ivresse manifeste". Le tribunal doit rendre sa décision le 23 mai prochain.

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours