"Name and Shame": Eric Ciotti veut afficher le nom des consommateurs de drogue

"Name and shame". Littéralement "nommer et couvrir de honte". Eric Ciotti, le député LR des Alpes-Maritimes, veut lutter contre "la montée en puissance de la consommation de drogues", en s'attaquant aux producteurs et aux consommateurs. Et pour ces derniers, il estime qu'une mauvaise "publicité" doit exister pour dissuader d'éventuels autres consommateurs.
Alors qu’aujourd’hui, un "simple consommateur" encoure une amende de 200 euros, le député veut la porter à 1.000 euros et en faire la publicité : "Il faut placarder le nom de ceux qui sont arrêtés en possession de stupéfiants" et que l’amende avec l’identité du contrevenant paraisse sur un site du ministère de l’Intérieur, a-t-il appelé le 2 juin dernier sur BFM Nice Côte d'Azur.
De la même manière, Eric Ciotti estime qu’il ne faut "pas renoncer à mettre en garde à vue" les consommateurs de drogue, en vantant son effet "infamant" et "dissuasif". "On ne peut pas se contenter de mots. Il faut arrêter avec une forme de banalisation, de complaisance", ajoutait l'élu le 25 mai dernier sur RMC et BFMTV. Une méthode venue tout droit des Etats-Unis où les "mugshots", les photos d'identité judiciaire, sont publics.
"Terrifiant"
Mais cette méthode peine à convaincre. "C'est honteux et ridicule", assure Malik, recruteur, dans "Estelle Midi". "En dehors du travail, le week-end, chacun fait ce qu'il a envie. Si c'est un consommateur occasionnel et que ça n'a pas d'impact sur le travail, moi je m'en fiche", ajoute-t-il estimant que dans ce sens, il faudrait aussi afficher "les alcooliques". "À ce train-là, on va afficher tout le monde".
Même Fred Hermel estime que "c'est terrifiant". "Pour une petite erreur, tu peux briser la vie de quelqu'un", s'offusque-t-il sur RMC et RMC Story. Seule Emma Dancourt estime qu'il faut aussi punir au nom de la santé publique: "Je suis complètement pour. Si tu consommes, tu entretiens le marché de la drogue et des dealers".
La France est le pays de l’Union européenne qui compte en proportion le plus de consommateurs et de consommatrices de stupéfiants, avec 45% des 15-64 ans qui ont déjà consommé du cannabis au moins une fois au cours de leur vie, contre 27% dans l’ensemble de l’Union européenne.