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"On ne peut plus": exaspérés, des Nîmois contraints de déménager pour fuir l'insécurité

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Alors que Gérald Darmanin est attendu à Nîmes ce vendredi matin, après une semaine sanglante ayant vu deux jeunes, dont un enfant de 10 ans, mourir sous les balles, l'exaspération des riverains est à son paroxysme.

À Nîmes, les habitants exaspérés attendent plus que jamais une réaction forte de l’Etat, après cette semaine qui a vu deux fusillades se dérouler dans le quartier Pissevin. Dans la nuit de lundi à mardi, tout d'abord, un enfant de 10 ans est mort après avoir été la victime collatérale d'une fusillade probablement liée au trafic de drogues dans le quartier. Plus tard cette semaine, dans la nuit de mercredi à jeudi, un jeune homme de 18 ans a lui aussi été touché mortellement par des tirs d'armes à feu.

Et alors que Gérald Darmanin est attendu sur place ce vendredi, les habitants du quartier Pissevin craignent une visite uniquement politique aux effets éphémères voire inexistants. En ce sens, certains riverains ont déjà pris leurs dispositions afin de fuir les règlements de compte.

"Pour la sécurité de mes enfants, je ne resterai pas ici"

Récemment réveillés par les bruit des balles qui fusaient, deux frères de 10 et 11 ans ont peur maintenant quand ils sortent de leur appartement. "J'ai entendu les tirs et tout, et j'avais quand même peur, choqué", explique le premier, tandis que le second dit avoir été "traumatisé" par les échanges de coups de feu.

La série de décès entraînée par les fusillades ont alors fini de convaincre la mère de ces deux enfants. Soraia et ses fils vont commencer à faire leur carton pour quitter la cité.

"On ne peut plus. Pour la sécurité de mes enfants, je ne resterai pas ici. Je n'ai jamais vu un quartier aussi dégueulasse", déplore Soraia, une habitante du quartier Pissevin.

La peur de venir sur le lieu de travail

Au-dellà des riverains, même ceux qui viennent seulement y travailler ne supportent plus l’atmosphère, tandis que des agents de la mairie réfléchissent d'ailleurs à exercer leur droit de retrait. Valérie, femme de ménage, espère de son côté s’adresser directement au ministre de l’Intérieur aujourd’hui.

"Où est la sécurité Monsieur Darmanin? J'ai peur de venir sur mon lieu de travail, j'ai peur de recevoir une balle perdue comme le gamin de 10 ans. Combien de morts il faudra? On est dans le Far West!", se désole Vallérie, femme de ménage à Nîmes.

La crainte se lit sur les visages des habitants, qui globalementne croient pas vraiment au miracle après la visite du ministre.

"Si la France ne fait rien, on va rester et on va continuer dans notre boue et ça va empirer", estime Sandrine, une riveraine. La solution, "ce n’est pas à moi de la donner, c’est à l’Etat de nous, l’apporter rapidement" conclut cette nimoise.

Mahauld Becker-Granier, Alexis Lalemant