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Mort de Fayed à Nîmes, les riverains témoignent de l'insécurité du quartier: "Ma fille est traumatisée"

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Après la mort du petit Fayed 10 ans, tué par balle après avoir été pris pour cible par des dealers à Nîmes, les habitants du quartier de Pissevin, gangréné par le trafic de drogue, déplorent l'inaction de l'Etat.

L'enquête se poursuit deux jours après la mort à Nîmes de Fayed, 10 ans, victime collatérale du trafic de drogue. L'enfant a été touché par une balle de gros calibre lundi soir dans le quartier de Pissevin, alors qu'il se trouvait en voiture avec son oncle à proximité de chez lui où se trouve également un point de deal.

Son oncle, un militaire de 28 ans qui revenait tout juste de mission, a également été touché par balle mais ses jours ne sont plus en danger. Un autre enfant qui se trouvait à l'arrière du véhicule s'en est sorti indemne.

Mardi, un rassemblement spontané en hommage à la victime a eu lieu sur place en fin d'après-midi sur place. Des proches de la famille mais aussi des voisines sont venus réciter une prière pour le jeune Fayed et apporter leur soutien à la mère de l’enfant.

Le journal de 8h - 23/08
Le journal de 8h - 23/08
8:26

"Ma fille a peur des voyous et des pistolets"

À l'émotion se mêle la colère contre l'insécurité que créé le trafic de drogue et l'abandon de l'Etat: "On vit dans une insécurité totale. Ma fille a 3 ans, elle est traumatisée, elle a peur des voyous et des pistolets", assure à RMC une mère de famille qui vit dans le quartier.

"Il a fallu qu’il y ait un mort de 10 ans pour que l’Etat se bouge réellement. Et est-ce que ça va bouger ? il va falloir combien de morts ? Ca peut être un de vos enfants, ça peut être tout le monde", alerte-t-elle.

"On en a marre, on est en insécurité totale. On a peur de sortir, ne serait-ce que pour acheter une baguette ou des légumes", martèle la mère de famille.

Dans la foulée de la mort de Fayed, la CRS-8, une unité d'élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines et composée de 200 policiers, a été déployée dans les quartiers de Pissevin et Valdegour, en proie à des violences entre dealers depuis plusieurs jours.

Les victimes "au mauvais endroit au mauvais moment", les tireurs toujours en fuite

Selon la procureure de la République de Nîmes, "la famille de la victime n’est absolument associée d’aucune façon, ni avant ni actuellement, dans des faits de nature pénale". Les victimes ont eu "pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment".

L'enquête se poursuit alors que les tireurs, au nombre de quatre selon plusieurs sources policières, sont toujours en fuite. Peu après le drame, une voiture volée pouvant correspondre à celle des tireurs a été retrouvée dans le quartier d’en face.

G.D.