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"Ça ne s'arrête jamais": malgré la CRS-8, règlements de comptes et trafics ont déjà repris à Nîmes

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Le trafic de drogue et les règlements de compte ont déjà repris dans le quartier de Pissevin à Nîmes, trois jours seulement après la mort d'un enfant de 10 ans et malgré le déploiement de la CRS-8. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un jeune de 18 ans a été tué par balles, à quelques mètres des lieux du premier drame.

A Nîmes, trois jours après le décès de Fayed, un enfant de dix ans tué par balles lundi, le deal et les règlements de comptes ont déjà repris dans le quartier de Pissevin, et cela malgré le déploiement d'une vingtaine d'hommes de la CRS-8. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un jeune de 18 ans, connu pour des affaires de stupéfiants, a été tué par balles.

Plus tôt dans la journée, en bas de la même tour où les fonctionnaires de la CRS-8 étaient en démonstration de force, à deux pas du domicile de la famille de Fayed, le trafic avait déjà recommencée et les clients étaient eux aussi de retour pour acheter du cannabis ou de la cocaïne.

"C'est de la poudre aux yeux"

Les guetteurs assis sur leur chaise aux 4 coins de la cité sont réapparus aussi vite les policiers partis: "Le trafic ici, ça ne s'arrête jamais", témoigne au micro de RMC une habitante du quartier. Des renforts policiers partis beaucoup trop vite aux yeux d'un père de famille: "C'est de la poudre aux yeux. Ils veulent juste faire de la comm", déplore-t-il.

"Rasez tout ça"

Et quand les policiers font une descente, les guetteurs préviennent les vendeurs en criant. Le quartier se vide alors, et les autorités repartent quelques minutes après, bredouilles: "Pourquoi on n'arrête pas ces voyous?", peste Houria, une mère et habitante en colère qui a déjà cherché à déménager ailleurs où les loyers sont plus élevés. Elle ne voit désormais plus qu’une solution -radicale et désespérée- pour endiguer le trafic: "Rasez tout ça, rasez ce coin".

Côté policier, l’explication de l'inefficacité de la CRS-8 est claire: les agents en sous-nombre ont aussi besoin de repos: "On aimerait pouvoir faire plus mais il nous faudrait deux à trois véhicules sur ces quartiers 24h/24", explique à Sandy Issartel, secrétaire départemental du Gard pour Unité SGP Police. Depuis plus d’un an les syndicats policiers attendent de nouveaux effectifs.

Mahauld Becker-Granier (avec G.D.)