"On ne règle pas les causes": quel effet pour les opérations place nette contre le trafic de drogue?

Des opérations "place nette" pour lutter notamment contre les trafics de drogue… Mardi soir, lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a déclaré vouloir “dix opérations de ce type” chaque semaine.
"Nous allons accroître le rythme à partir de la semaine prochaine. Dix opérations de ce type seront conduites chaque semaine", a expliqué le président de la République, précisant que ce problème ne touchait "pas simplement les grandes villes", mais également les "villes moyennes qui le connaissaient moins" et "parfois même les villages".
Mais ce type d’opération, il y en a déjà eu ces derniers mois. En quoi ça consiste concrètement et pour quels résultats?
"Ces opérations s’attaquent au bas de l’échelle des trafics"
“Opération place nette”: un nom qui claque pour un résultat qui se veut visible. Depuis fin septembre, plus de 90 interventions de ce genre ont déjà été menées par les policiers et gendarmes.
Bilan: plus de 1.000 personnes interpellées, plus d’une demi-tonne de cannabis saisie, 260 armes et près de 2 millions d’euros d’avoirs criminels confisqués. Des actions coup de poing dans les zones sensibles, des fouilles dans les parties communes des immeubles, mais pas toujours d’enquête judiciaire sur le trafic.
Un effet à court terme, donc, pour Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative police CFDT: “L’effet sera toujours ponctuel, puisque ces opérations s’attaquent au bas de l’échelle des trafics de stupéfiants. Or, on sait pertinemment que, tant qu’on ne démantèlera pas un réseau complet, on aura toujours des points de deal”.
“Et si on déplace le problème, on s’attaque aux conséquences, mais on ne règle pas les causes”, conclut Denis Jacob.
“Il faut que les habitants voient la différence”, justifie un responsable policier. Le rythme va donc s’accélérer pour passer à dix opérations, dès la semaine prochaine.