Pierre Alessandri, membre du "commando Erignac", va bénéficier d'une semi-liberté

Le 13 février prochain, au matin, Pierre Alessandri va sortir de la prison de Borgo pour aller travailler dans une entreprise d’aménagement du paysage. Puis il rentrera pour dormir en prison. Un régime de semi-liberté qui va durer un an, avant une liberté conditionnelle qui se prolongera encore dix ans.
À 64 ans, Pierre Alessandri, ancien agriculteur, ancien syndicaliste agricole, aura passé 24 ans en prison. Condamné à la prison à perpétuité avec 18 ans de sûreté pour la participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac, à Ajaccio, le 6 février 1998, il était libérable depuis 2017. Sauf que toutes les demandes de semi-liberté déposées depuis avaient été rejetées.
Sa version sur son rôle dans le commando a beaucoup changé
Pierre Alessandri n'a jamais contesté avoir fait partie du commando ayant assassiné le préfet Erignac. Il a par contre souvent changé de version sur son rôle dans ce commando. En garde à vue, denoncé par un membre du commando, il avoue qu’il était au côté du tueur, en couverture, prêt à le remplacer s’il avait une défaillance. Ce tueur, il le nomme: c’est Yvan Colonna.
Sauf que quelques mois plus tard, depuis sa prison, il écrit au juge pour changer de version. Finalement, Colonna n’était pas là: le tueur, c'était lui. Il avoue avoir abattu le préfet. Mais ces aveux n’ont jamais convaincu la justice, et Yvan Colonna sera finalement condamné, en 2007, 2009 et 2011, pour avoir tué le préfet de plusieurs balles dans le dos..
>>> Retrouvez tous les portraits de Nicolas Poincaré en podcasts sur le site et l’appli RMC
De retour en Corse depuis avril
Comme Yvan Colonna et le troisième homme du commando, Alain Ferrandi, la condamnation de Pierre Alessandri à la perpétuité était assortie d'un statut de détenu "particulièrement surveillé" qui interdisait aux trois hommes d'être détenu en Corse.
Ce statut a finalement été levé après le meurtre d’Yvan Colonna en prison, en février dernier: Alessandri et Ferrandi ont été transférés au centre pénitentiaire de Borgo, en Corse, le 11 avril dernier. Un retour en Corse et sous les barreaux de courte durée, avant cette semi-liberté accordée ce mardi. De son côté, la demande de liberté d'Alain Ferrandi sera examinée le 23 février.