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"Pourquoi on a refusé de l’aider?": la famille de Nathalie Debaillie assigne l'Etat

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En mai 2019, une mère de famille a été enlevée sur son lieu de travail à Lille, puis bâillonnée avant d'être mutilée et égorgée par son ex-compagnon. Elle avait pourtant alerté les forces de l'ordre à plusieurs reprises du danger qu'elle encourait. Le procès de l'ancien compagnon est prévu en juin. Et la famille de la victime assigne ce mardi l'Etat en justice pour défaillances.

La famille d'une victime de féminicide a assigné l'Etat en justice pour défaillances. Nathalie Debaillie avait été tuée par son ex-compagnon le 27 mai 2019. Cette mère de famille de 47 ans avait été enlevée sur son lieu de travail à Lille, bâillonnée, puis jetée dans une camionnette avant d'être mutilée et égorgée au domicile de son ex-conjoint.

Elle avait pourtant alerté les forces de l'ordre à plusieurs reprises du danger qu'elle encourait. À l'approche du procès aux assises de son ex-compagnon qui encourt la prison à perpétuité, son frère et ses enfants ont assigné l'Etat en responsabilité pour obtenir des réponses en décembre dernier selon une information du magazine Elle confirmé par RMC.

En effet, une semaine après avoir quitté son compagnon, en février 2019, Nathalie Debaillie dépose une première main courante. Celle-ci sera suivie de deux autres et d'une plainte, toutes restées sans réponse, déplore son frère Nicolas Debaillie.

“Ma sœur a tout de suite peur et son réflexe, c’est d’aller demander de l’aide à notre police. Alors qu’elle se dit en danger, l’objet de la main courante, c’est ‘différent entre conjoints’. Pourquoi on a refusé de l’aider? Il dit: ‘je vais de mettre dans un coffre et je vais te buter’. C’est exactement comme ça que ça s’est terminé”, déplore-t-il.

Enlevée devant témoins

La famille pointe aussi le manque de réactivité de la police après l'enlèvement de Nathalie Debaillie le 27 mai 2019 devant témoin à son travail. Elle sera égorgée au domicile de son ex-conjoint.

“On souhaite une réponse, une réponse officielle. À quoi sert une plainte si elle n’est pas suivie d’effet? Si on ne vient pas l’interpeller en temps réel? À quoi sert l’Etat de droit si le droit est moins fort que la violence?”, demande Isabelle Steyer, l'avocate de la famille.

Il y a quatre ans, Me Steyer avait obtenu la première condamnation de l'Etat à 100.000 euros de dommages et intérêts dans un féminicide.

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours