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Police-Justice

Procès de l'assassinat de Samuel Paty: à la barre, un accusé choque puis s'excuse

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De premiers remords ont été exprimés ce mercredi par l'un des accusés au procès de l'assassinat du professeur Samuel Paty. Il s'agit de Brahim Chnina, le père de la collégienne à l'origine des fausses rumeurs qui ont visé l'enseignant, en faisant une cible pour le terroriste Abdoullakh Anzorov. À la barre, le père de famille a bien tenté de s'excuser, mais sans convaincre.

Depuis ce mardi, au procès de l'assassinat de Samuel Paty, les accusés sont interrogés sur leur parcours de vie et leur personnalité. Un moment très attendu, notamment par les parties civiles, qui ont entendu pour la première fois ce mercredi Brahim Chnina, 52 ans. Le père de la collégienne à l'origine des fausses rumeurs visant l'enseignant décédé est accusé d'avoir lancé une vaste campagne de haine en ligne.

Des faits contestés par l'accusé pendant près de deux heures, ce mercredi. Derrière la vitre de son box, Brahim Chnina, cheveux gris et silhouette amaigrie, est à peine reconnaissable. L'accusé de 52 ans, qui se rêvait pilote de ligne, est décrit comme un homme qui a finalement voué sa vie aux autres.

Il encourt 30 ans de prison

Une vie consacrée à sa mère, ses frères, et puis à sa sœur, handicapée mentale, qui s'est un jour envolée vers la Syrie. "On a été victimes des terroristes qui nous l'ont enlevée", assure-t-il. "Victime du terrorisme": des mots qui heurtent les parties civiles.

Coïncidence ou non, Mickaëlle Paty, la sœur de l'enseignant assassiné, quitte la salle au même moment. Alors, l'accusé s'excuse et répète en boucle ses regrets pour "ce pauvre professeur qui n'aurait pas dû mourir".

Une tirade balayée par l'avocate des parents de Samuel Paty. "On n'a pas besoin de vos excuses ici, mais de vos explications", lui assène-t-elle. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Julie Brault avec Guillaume Descours