Procès de Monique Olivier: le style du président de la cour d'assises choque

Le procès de Monique Olivier se poursuit aux assises de Nanterre. L’ex-femme de Michel Fourniret est accusée de complicité dans les enlèvements et séquestrations et meurtres de Marie-Angèle Domece, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Depuis le début de l’audience la semaine dernière, le style du président de la cour d’assises a pu froisser les deux parties.
C’est un président qui entend mener son audience comme il l’a construite, trois jours d’interrogatoire pour trois semaines d’audience. Pas un de plus. C’est la deuxième fois qu’il juge Monique Olivier. La première, c’était à Versailles pour l’assassinat de Farida Hammiche, il y a cinq ans.
Le juge refuse que des questions à chaud soient posées à l’accusée, malgré l’insistance des parties civiles. Quand il interroge Monique Olivier, c’est pour l’interrompre aussitôt. Les enquêteurs se sont pourtant succédés à la barre pour dire qu’avec Monique Olivier, il faut prendre son temps. Le président n’entend pas en perdre avec l’accusée. Pas non plus avec les parties civiles.
Il coupe le père de Joanna Parrish lorsqu’il se confie sur ses difficultés à trouver un avocat. Il reprend sèchement le petit ami de l’époque, qui a fait lui aussi le déplacement outre-Atlantique, parce qu’il a les mains dans les poches.
Aux antipodes de la juge Sabine Kheris, qui a instruit les trois dossiers depuis 2018 et qui peut dire de Monique Olivier qu’elle est à la fois humaine et insondable, et qui s’adresse aux familles des victimes: "Le pôle cold case, c’est le pôle d’Estelle Mouzin, mais c’est aussi le pôle de Marie-Angèle Domece et de Joanna Parrish".