Procès du "tueur de DRH": Gabriel Fortin condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

Croquis d'audience réalisé à l'ouverture du procès de Gabriel Fortin (g), surnommé "le tueur de DRH", jugé pour trois meurtres à Valence (Drôme), le 13 juin 2023. - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP
La cour d'assises de la Drôme a reconnu l'altération de son discernement, mais a quand même condamné Gabriel Fortin à la peine maximale, soit la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, ce mercredi. Cette peine est conforme aux réquisitions.
Crane rasé et chemisette bleu, l'accusé est resté impassible dans le box, comme indifférent, à l’énoncé du verdict. Ni sa mère, ni son frère, n’ont fait le déplacement.
Les parties civiles sont sous le choc de la retenue de l'altération du discernement. L'hypothèse avancée par la défense était que Gabriel Fortin était en proie à un délire paranoïaque quand il a mis à exécution sa vengeance. Enfermé dans une logique de persécution après deux licenciements vécus comme une injustice, il serait devenu "malade mental".
Celui qui a été surnommé le "tueur de DRH" était jugé depuis le 13 juin à Valence pour trois assassinats et une tentative d'assassinat.
Pendant presque toute la procédure et le procès, l'accusé a fait le choix du silence et n'a pas souhaité expliquer les raisons de ses actes.
Un périple meurtrier
Entre les 26 et 28 janvier 2021, Gabriel Fortin a mené un périple meurtrier à travers la France, entre le Grand-Est et la région Auvergne Rhône-Alpes, pour se venger de ses anciens employeurs.
Il s'en est pris, en premier, à Estelle Luce, responsable des ressources humaines d'une entreprise dans le Haut-Rhin. Il l'a abattue alors qu'elle se trouvait sur le parking de la société. Il s'est ensuite rendu chez Bertrand Meichel et a tenté de l'assassiner. Ce dernier s'est battu avec l'agresseur et l'a fait fuir.
Deux jours plus tard, l'ingénieur au chômage a tué Patricia Pasquion, cadre chez Pôle emploi à Valence. Moins de trente minutes plus tard, il a fait une dernière victime, Géraldine Caclin, directrice des ressources humaines de Faun Environnement.
À l'exception de Patricia Pasquion, qui travaillait dans l'agence de Pôle emploi où Gabriel Fortin a été inscrit jusqu'en 2013, les cibles de l'accusé avaient été impliquées dans ses deux derniers licenciements en 2006 et 2009.
Lors des perquisitions à son domicile, des millions de fichiers, retrouvés sur du matériel informatique, mettent en évidence des recherches sur les victimes depuis plus d'une décennie, ainsi que des repérages et trajets en lien avec son parcours final, dès 2014.