Professeure tuée à Saint-Jean-de-Luz: le profil du suspect se précise

Au lendemain du meurtre d'une professeure d'espagnol à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le profil du suspect, un élève, se précise. Il a indiqué aux enquêteurs qu'une "petite voix", lui parlait. Il était suivi par un psychiatrique et avait fait une tentative de suicide en octobre 2022.

Un peu plus de 24h après le meurtre d'Agnès Lassalle, professeur d'espagnol dans un établissement scolaire de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le profil du suspect se précise.

Cet adolescent de 16 ans, élève en classe de seconde, aurait prémédité son geste. L'enquête est ouverte pour assassinat.

"Il a fait état lors de sa première audition d'une petite voix qui lui parle, un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur, égocentrique, qui l'invite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat", a déclaré le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier.

Des mauvaises notes en espagnol

Il aurait été affecté par une dispute qu'il a eue la veille, avec un camarade. "Il aurait voulu commettre les faits en présence du garçon avec qui il s'est disputé", a précisé le magistrat.

"Il a aussi parlé d'une animosité avec sa professeur d'espagnol, matière dans laquelle ses résultats n'étaient pas bons contrairement aux autres matières", a ajouté Jérôme Bourrier.

L'adolescent a fait aussi état de harcèlement scolaire dont il aurait été victime dans son ancien établissement. Il était également suivi par un psychiatrique. "Il a réalisé en octobre 2022 une tentative de suicide médicamenteuse, ajoute le procureur. Depuis, il faisait l'objet d'une prescription d'antidépresseurs." Il était en dépression depuis un an.

Le parquet va demander le placement en détention provisoire

Le jeune homme a été soumis à un premier examen psychiatrique en garde à vue. "Cet examen révèle des traits de personnalité anxieuse", en revanche, "aucune maladie mentale ni aucune décompensation psychiatrique aigüe" n'a été relevée. D'autres examens auront lieu.

"Cet adolescent apparaît accessible à une responsabilité pénale, sous réserve des expertises qui devront être ordonnées et d'une éventuelle altération de son discernement", conclut le procureur.

Une information judiciaire sera ouverte vendredi et le parquet demandera le placement en détention provisoire de l'adolescent.

"Les parents sont dans un état épouvantable"

Des proches de l'adolescent, rencontrés brièvement par RMC, ont fait part de leur douleur face à ce drame.

"Comprenez la douleur des parents, la douleur de l'enfant, la douleur de la famille, la douleur des frères [...] les parents sont dans un état épouvantable", ont-ils dit.

"Nous sommes trop malheureux", ont ajouté ces membres de la famille du suspect.

Astrid Bergere