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Police-Justice

Quatre mineurs seront jugés pour le suicide de Lucas, 13 ans, harcelé pour son homosexualité

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Quatre mineurs de 13 ans vont être "jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide" du jeune Lucas, qui a mis fin à ses jours début janvier à Golbey (Vosges) après avoir été harcelé, notamment en raison de son homosexualité.

Le 7 janvier dernier, le jeune Lucas, 13 ans, mettait fin à ses jours dans sa chambre, à Golbey, dans les Vosges. Trois semaines plus tard, le procureur annonce qu'il y a un lien possible entre le harcèlement scolaire et le suicide de Lucas. Un procès va avoir lieu pour le déterminer et quatre mineurs de 13 ans, deux filles et deux garçons, vont être "jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide" de l'adolescent.

Ils ont d'abord été placés en garde à vue en milieu de semaine. Au cours des auditions, ils ont admis s'être moqués à plusieurs reprises de leur camarade depuis la dernière rentrée. Avant le procès, ils "feront l’objet d’une évaluation par la protection judiciaire de la jeunesse", a annoncé le magistrat. Pour les proches de Lucas, ce harcèlement en cours depuis la rentrée de septembre était lié à l'homosexualité du jeune homme.

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Des accusés pris pour cibles

Depuis le décès du jeune homme, les quatre adolescents sont tenus de ne pas se présenter au collège, notamment pour des raisons de sécurité. Ils ont à leur tour été pris pour cible et sont victimes de menaces notamment sur les réseaux sociaux. Le procureur d'Epinal a aussi ouvert une enquête "contre X pour non dénonciation de mauvais traitements sur mineurs" des investigations se poursuivent sur ce volet de l'affaire.

Après le suicide de Lucas, la Première ministre Elizabeth Borne avait promis un nouveau plan de lutte contre les discriminations. Il sera présenté lundi. Aujourd'hui, le harcèlement scolaire est reconnu, par la loi du 3 mars 2022, comme un délit pénal qui peut être puni jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée. La loi améliore également le droit à une scolarité sans harcèlement. Le harcèlement scolaire toucherait près d'un élève sur dix chaque année.

Mahauld Becker-Granier avec MM