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Police-Justice

Rennes: pris à partie par des dealers, des agents municipaux se mettent en grève

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A Rennes, des jardiniers et employés municipaux disent qu'ils se font contrôler et fouiller par les dealers quand ils vont travailler. Ils subissent des agressions verbales, mais aussi physiques, de plus en plus fréquentes.

À Rennes, dans plusieurs quartiers sensibles prioritaires, les agents territoriaux n’en peuvent plus. Et ils tirent la sonnette d’alarme. Jardiniers et employés municipaux se font contrôler et fouiller par les dealers, pour pouvoir travailler. Ils subissent des agressions verbales ou physiques de plus en plus fréquentes et graves. Deux syndicats, Sud Solidaires et la CGT, ont déposé un préavis de grève illimité pour lundi prochain. Ils veulent alerter la population sur les raisons qui font que les agents de la ville sont de plus en plus rares à intervenir sur le secteur.

Dans le quartier sensible du Blosne, l’ambiance a changé depuis quelques mois, décrit Serge, jardinier à la ville de Rennes.

“Au quotidien, on voit les dealers qui sont de plus en plus agressifs. On commence à découvrir des armes sur le secteur. L’été dernier, on a trouvé une kalachnikov. Ça commence à être vraiment très inquiétant”, assure-t-il.

Serge se fait parfois interpeller par ces dealers de plus en plus méfiants. “‘Ouvre ton blouson, on veut voir ce que tu as dessous, on ne sait pas si tu n'enregistres pas, si tu n'as pas un appareil photo’. Quand vous êtes deux ou trois agents sur le terrain et que vous vous faites entourer par six ou sept personnes, tu fais ce qu’on te dit de faire. Je n’ai pas envie de finir à l’hôpital. Je ne suis pas serein, il y a des jours où je n’ai pas envie d’aller bosser”, confie-t-il.

Une prime réclamée

Il admet que sa direction laisse le choix aux agents de ne pas y aller s’ils se sentent en danger, mais ce n’est pas suffisant selon Stéphane Morandeau, représentant syndical Sud.

“Il faut des vrais engagements forts avec l’attribution d’une prime de 80 euros puisque plus personne en termes de personnel ne veut venir travailler dans ces quartiers. Mais pas que. Il y a aussi l’organisation du travail. ll faut qu’ils soient en binôme pour assurer leur sécurité et leur santé” énumère-t-il.

De son côté, la mairie assure soutenir les agents avec des mesures de protection et des formations pour savoir comment agir, à proximité de points de deals.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours