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Rodéos urbains: faut-il durcir la répression? “Il faut une tolérance zéro dès le premier acte", estime le maire de Valence

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Après le décès de Kamilya, sept ans, fauchée par un motard à Vallauris, le maire LR de Valence estime qu’il faut durcir la répression en matière de rodéo urbain. Au micro de RMC, Nicolas Daragon explique comment il a réussi à faire cela dans sa ville.

Kamilya, fillette de sept ans, fauchée jeudi 29 août 2024 sur un passage piéton à Vallauris (Alpes-Maritimes) par un motard de 19 ans qui faisait une roue arrière, est décédée dimanche 1er septembre. Dès vendredi, le père de l'enfant avait indiqué sur ce même groupe que les médecins les avaient prévenus qu'il n'y avait "plus d'espoir".

Samedi soir, le motard, qui n'était pas connu des services de police et de la justice jusqu'à ce drame et n'était pas positif à l'alcool ni aux stupéfiants, a été mis en examen par un juge pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence par conducteur de véhicule terrestre à moteur".

Pour l'avocat de la famille, avec le décès de la victime, les faits devraient être requalifiés en "homicide involontaire".

Inaction de l'Etat

Le motard a été placé sous contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention et doit "se présenter une fois toutes les deux semaines au commissariat d'Antibes", ne pas se rendre à Vallauris ni "entrer en contact" avec la famille de la victime. Il a également dû remettre son permis de conduire au greffe du tribunal et il lui est interdit de quitter le département des Alpes-Maritimes.

Dimanche, le père de la fillette avait fait part de sa colère face à l'absence de détention provisoire pour le motard, en écrivant: "vive la justice française". Alors, faut-il durcir la répression concernant les rodéos urbains? Après le tragique accident de Vallauris, Nicolas Daragon, maire LR de Valence, estime qu’il est possible d’éradiquer ce fléau, car il l’a fait dans sa ville. Mais comment?

"On s’est exonéré de l’inaction de l'Etat au global, puisque, de base, on a interdiction d’aller au contact. Eux, par contre, prennent des risques inconsidérés”, explique-t-il au micro de RMC ce matin.

Le maire a également pris des mesures côté ville, en recrutant des policiers municipaux, en amplifiant la vidéoprotection, et en mettant en place des procédures accélérées d'extraction des véhicules lorsqu’ils sont saisis.

“Pour finir, on a mis en place des procédures administratives, on saisit des motos à chaque fois qu’on en trouve. Puis des procédures de destruction, et nous imputons les dégâts sur le domaine public aux auteurs. Résultats des courses: en 2020, on avait 550 signalements. En 2024, 11 signalements, en 36 mois", poursuit Nicolas Daragon dans Apolline Matin.

Le parti-pris : Kamilya, 7 ans, fauchée par un motard à Vallauris - 02/09
Le parti-pris : Kamilya, 7 ans, fauchée par un motard à Vallauris - 02/09
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"Les policiers sont courageux, mais on les empêche d'agir"

Si certaines villes de France ne suivent pas son exemple, c’est, selon lui, par manque de volonté. Il assure que certains maires enlèvent même la vidéoprotection dans leur ville et “déshabillent leur police municipale”. “Ce que je fais à Valence, je pense qu'on peut le faire dans les villes de taille moyenne, en revanche, c’est plus compliqué à mettre en place dans les métropoles", concède-t-il.

Nicolas Daragon, maire LR de Valence, se dit, comme le papa de Kamilya, furieux de l’impunité en France: “qu'un multirécidiviste ne soit pas inquiété, ôté la vie d’une jeune fille… En France, on n'a pas assez dit ‘tolérance zéro’ dès le premier acte".

Il finit par conclure: "les véhicules à 2 ou 4 roues, ce sont comme des armes. Ce qui m'inquiète le plus ce sont les victimes. Les policiers sont courageux, mais on les empêche d'agir".

Charline Andrieux