Enfant mortellement percuté: "Mon fils est deux mètres sous terre et lui, il profite de sa vie"

Elle avait 7 ans. La petite Kamilya s’est éteinte après avoir été percutée la semaine dernière par le conducteur d’une moto qui effectuait une roue arrière, à Vallauris (Alpes-Maritimes). Titulaire d'un permis moto en règle, le suspect de 19 ans a été contrôlé négatif à l'alcool et aux stupéfiants. Il a reconnu les faits en garde à vue, avant d'être relâché sous contrôle judiciaire. Papa d’un garçon de 12 ans renversé mortellement en juin dernier, Jonathan traverse un drame similaire.
"J’ai perdu mon fils il y a deux mois, témoigne-t-il dans Les Grandes Gueules ce lundi sur RMC et RMC Story. Il a traversé la route derrière un bus et il a été percuté par un chauffard qui avait consommé de la drogue. Il a été interpellé sur les lieux et placé en garde à vue. Après, il a été déféré devant le procureur. Et là, à l’heure actuelle, il est sous contrôle judiciaire. Moi, mon fils est deux mètres sous terre. Et lui, il profite de sa vie."
"J’ai appris qu’il était sous contrôle judiciaire dans les journaux, parce que vous n’avez pas d’information, vous n’avez strictement rien", ajoute ce papa endeuillé. "Je sais ce que traverse le père (de Kamilya), confie-t-il. C’est une journée horrible. J’ai vu l’ambulance, les pompiers, j’ai tout vu… J’ai vu le collège de médecins qui vous annoncent que votre fils ne se réveillera plus. Je sais ce qu’ils ont traversé. Je sais que c’est horrible."
"Fumer de la drogue, faire une roue arrière, ce n’est pas involontaire"
Comme dans l’affaire de Vallauris, le suspect a été placé sous contrôle judiciaire, dans l’attente de son passage en comparution immédiate. Il a lui été testé positif au cannabis. Pour le père de la victime, c’est difficile à comprendre. "Je suis chauffeur routier, il y a des choses qu’on fait et qu’on ne fait pas. Quand vous arrivez devant un danger, vous ralentissez. Et déjà, vous ne prenez pas le volant sous stupéfiant. C’est ça qui m’énerve. Aujourd’hui, on me dit que c’est un homicide involontaire. Le fait de fumer de la drogue, de faire une roue arrière, ce n’est pas involontaire. C’est volontaire. Donc pourquoi c’est qualifié d’homicide involontaire?", s’interroge Jonathan.
"J’avais entendu dire qu’il était placé en détention provisoire, mais mon avocat était assez dubitatif, explique-t-il. Au final, j’apprends dans la presse que non, monsieur fait sa vie. Moi, ma famille est totalement détruite. J’ai du mal à comprendre. C’est la justice. Je ne suis qu’un simple citoyen, je n’ai pas d’autre chose à faire que de me plier à ça. C’est lourd. On est seuls, avec la douleur, les images… Il y a des images que, même avec un suivi psychologique, vous ne pouvez pas vous enlever de la tête. J’ai une colère, je me sens impuissant. J’ai perdu mon fils, j’ai perdu ma vie (pleurs)."