Un dealer de crack, jugé pour homicide involontaire, relaxé faute de preuves
Un dealer de crack jugé pour homicide involontaire après l’overdose d’un de ses clients a été relaxé ce lundi par le tribunal correctionnel de Paris, faute de preuves. La famille de la victime réclamait justice après le décès dû à une intoxication aiguë à la cocaïne du quinquagénaire, l’an dernier.
La victime, un père de famille de 59 ans, est morte plusieurs heures après avoir acheté une dose de crack place Stalingrad dans le 19e arrondissement de Paris en juin 2021. Une transaction a bien été établie avec le prévenu, déjà condamné trois fois pour trafic de stupéfiants.
Le jeune homme de 24 ans, identifié sur des images de vidéosurveillance, a lui-même reconnu avoir vendu une dose au quinquagénaire. Mais sans autopsie, ni analyse comparative du produit vendu et du produit ingéré, le tribunal correctionnel de Paris a estimé qu’il ne pouvait pas établir de lien de causalité entre la vente et le décès.
Un mauvais exemple dans la lutte contre la toxicomanie?
La sœur de la victime, partie civile à l'audience, ne comprend pas cette décision.
“Ce que j’aurais attendu d’abord, c’est que l’investigation soit faite de façon plus sérieuse. Il y a quand même un gros problème de toxicomanie à Paris. Ce n'est pas aujourd’hui qu’on va le régler, mais ça se joue ici et maintenant. Demain, ces vendeurs de mort vont aller tuer vos adolescents place Stalingrad. Il faut arrêter de dire qu’on a envie que ce fléau de la drogue à Paris cesse, c'est faux, archi-faux”, assure-t-elle.
Comme l'espérait la famille de cette victime du crack, le parquet de Paris, qui avait requis cinq ans de prison pour homicide involontaire, a appel de cette décision.