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Police-Justice

"Un sujet de préoccupation": les violences liées au trafic de drogue en hausse dans les villes moyennes

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Le patron de la police nationale a alerté sur la hausse des homicides ou tentatives d'homicide sur fond de trafic, depuis le début de l'année, dans les grandes villes, mais pas seulement, car plus aucune ville n'est épargnée.

Trois jours après la mort d'un père de famille à Dijon, victime collatérale d'une rafale sur un point de deal, situé juste en-dessous de chez lui, le patron de la police nationale Frédéric Veaux a été entendu ce lundi par la commission d'enquête du Sénat sur le "narcotrafic en France".

Et son constat est sans appel: 315 homicides ou tentatives d'homicide liés au trafic de drogue ont eu lieu en France depuis le début de l'année en zone police. Soit une hausse de 57% par rapport à 2022. Des violences qui ont fait 451 victimes d'après le DGPN, dont 30% ont moins de 30 ans.

Frédéric Veaux explique aussi que ces violences, liées au trafic de drogue, s'étendent "à des villes de taille moyenne" un peu partout sur le territoire. Ce que confirment beaucoup d'élus de plus en plus confrontés au trafic de drogue.

Une réalité difficile à freiner

Lutter contre les points de deals, tout faire pour éviter les violences liées au trafic de drogue, “ça fait partie des premières préoccupations de sécurité dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants”, explique Frédérique Macarez, la maire de Saint-Quentin, dans l'Aisne et chargée de la sécurité au sein de l'association Villes de France, qui regroupe des communes de moins de 100.000 habitants.

“Chaque fois qu’on a des réunions de coordination, vous avez toujours la question des stupéfiants qui est présente. C’est vraiment un sujet de préoccupation pour aujourd’hui et demain pour faire en sorte que ça ne se propage pas”, explique-t-elle.

Dijon, Nîmes, Laval, Compiègne, Melun... Les exemples de villes moyennes touchées ne manquent pas. On est en retard face à cette propagation du trafic, analyse Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme.

“Le produit est là, massivement, et il faut bien l’acheminer vers des consommateurs. Ils se délocalisent pour échapper à la pression de la concurrence, pour faire respirer leur business. C’est ça l’idée et je ne vois pas très bien ce qui peut freiner la situation”, indique-t-il.

Alors même que la lutte contre le trafic de drogue n'a jamais été aussi intense, depuis 2000, le nombre de personnes mis en cause pour usage ou trafic de drogue a augmenté de 143%. Elles étaient 258.000 l'année dernière.

Guillaume Descours avec Martin Bourdin