Une enquête pour "injure publique" vise Jean-Luc Mélenchon après ses propos sur la BRAV-M
"Nous enverrons ces jeunes gens se faire soigner". Cette petite phrase de Jean-Luc Mélenchon au sujet des membres de la BRAV-M, la Brigade de répression de l'action violente motorisée, une unité mise en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, prononcée dimancher dernier sur LCI, a fait polémique et intéresse désormais la justice.
Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "injure publique envers personne dépositaire de l'autorité publique" après ces propos de l'ancien candidat LFI à la présidentielle. Ils avaient été signalés à la justice par le préfet de police Laurent Nuñez.
"Vous imaginez ce que c'est que de dire je suis volontaire pour monter sur une moto et tabasser des gens en passant ? C'est manifester un état d'esprit qui ne me convient pas et que je trouve anormal", avait poursuivi l'ex-sénateur. "Pour moi, ce n'est pas une activité normale", avait-il encore dit.
"Il y a toutes sortes de violences pour lesquelles ont fait des soins, des auditions, on réfléchit", avait-il ajouté. L'ancien candidat Insoumis a répété le souhait de ses troupes de "dissoudre" cette unité, une proposition qui est également portée actuellement par une pétition sur le site de l'Assemblée nationale, signée par près de 230.000 personnes.
L'avocat Arié Alimi aussi visé par l'enquête
Le parquet de Paris a confirmé que son enquête visait également l'avocat Arié Alimi, qui fait l'objet d'un signalement distinct du préfet de police. Invité de RMC, le 22 mars dernier, il avait déclaré que les BRAV-M "sont un certain type de policiers engagés volontaires, qui recherchent la violence, c'est comme ça qu'on les sélectionne, qui sont lancés dans les rues de Paris avec des matraques et des armes, qui brisent les os et qui font des chasses à l'homme comme on le voit sur les images à longueur de journée en ce moment."
Cet avocat défend régulièrement des personnes victimes de violences policières, comme la famille de Cédric Chouviat, un livreur mort à Paris à la suite d'une interpellation début 2020.
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Pas de dissolution pour Laurent Nuñez
Mardi, Laurent Nuñez avait rejeté toute dissolution des BRAV-M et fustigé les "sidérantes (...) comparaisons faites avec les Voltigeurs", ces unités à moto mises en cause dans la mort de Malik Ousekine en 1986.
S'en prenant aux "propos contre ses fonctionnaires, qui sont insultants et dont certains relèvent de qualification pénale et judiciaire", il avait prévenu que "désormais, quelle que soit la personne qui tient ces propos - un responsable politique, un avocat -", il saisirait "systématiquement la justice de ces insultes".