Une piscine en prison: "Les surveillants sont facilement corruptibles", assure un ancien détenu

Une activité estivale qui choque. Un détenu de la prison de Valence (Drôme) s'est affiché sur les réseaux sociaux avec une piscine gonflable dans sa cellule. "Il ne manque plus que la crème solaire", a ironisé le syndicat FO des personnels du ministère de la Justice, s'alarmant de la capacité de certains prisonniers à introduire presque ce qu'ils veulent au sein des établissements pénitentiaires de France.
"L'administration pénitentiaire a immédiatement réagi et je pense que le détenu est privé de sa piscine à l'heure où l'on parle", a assuré le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, interrogé à ce sujet.
"On condamne des jeunes à jouer à la Playstation"
Surveillant de prison en Meurthe-et-Moselle, Corentin n'est pas surpris par la présence de cette piscine: "Les détenus ne sont plus fouillés après les parloirs. La piscine, il a pu la remplir la nuit", explique-t-il aux "Grandes Gueules".
Cette situation n'étonne pas Hamza, ancien détenu de 41 ans. "On condamne des jeunes à la prison pour jouer à la Playstation et faire de la piscine", ironise-t-il ce vendredi sur RMC et RMC Story.
Des familles de détenus en Ferrari
L'introduction de cette piscine ne surprend pas l'ancien prisonnier, qui juge que certains surveillants sont "corruptibles", en raison des faibles salaires. "Les salaires des surveillants sont assez bas alors qu'ils font beaucoup d'heures. Les surveillants sont facilement corruptibles", assure l'ancien détenu, qui raconte que la surveillance des détenus "tourne au ralenti" le week-end.
"Il y a des dealers en prison qui ont beaucoup d'argent. J'ai vu des familles arriver en Ferrari pour des visites. J'ai vu des prisonniers faire des virements de 5.000 euros à des surveillants pour faire rentrer des iPhone en prison", raconte Hamza.
1.800 euros en début de carrière
"Au bout d'un an de prison, on crée des liens avec les surveillants. L'humain est ainsi. Au bout d'un moment, on crée une alliance entre prisonniers et surveillants contre la hiérarchie", conclut l'ex-détenu.
Les surveillants "élèves" touchent le Smic avant d'être payés 1.800 euros à leur titularisation. Les majors, le grade le plus élevé, peuvent toucher jusqu'à 2.744 euros nets par mois, selon le ministère de la Justice.