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"Personne n'était devant moi les seins nus": Eric Dupond-Moretti fait polémique face à des journalistes

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Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti est accusé de sexisme après avoir constaté qu'aucune journaliste femme ne l'avait interrogé "seins nus". Le garde des Sceaux était en visite à Aurillac où une manifestation en soutien à une femme interpellée pour s'être baladée seins nus avait dégénéré samedi.

Le ministre de la Justice fait (encore une fois) polémique. Après avoir adressé un bras d'honneur à un député en pleine Assemblée nationale, Eric Dupond-Moretti a tenu des propos sexistes face à plusieurs journalistes femmes.

En visite à Aurillac, où une manifestation de soutien à une femme verbalisée pour s'être promenée seins nus avait dégénéré samedi, le garde des Sceaux a ironisé sur l'événement: "Je constate que parmi les journalistes femmes qui m'ont interrogé, personne n'était devant moi les seins nus. Ils ne faisaient pas assez chaud?", a-t-il interrogé dans un enregistrement diffusé par France Inter.

"Évoquer la nudité d’une femme dans un cadre professionnel est une agression"

Des propos qui ont indigné à gauche comme à droite: "Le sexisme décomplexé du Ministre de la Justice est affligeant", a taclé l'eurodéputé Nupes Manon Aubry sur X (anciennement Twitter). "Est-ce qu'il pourrait se concentrer sur sa mission de garant du service public de la justice et des libertés plutôt que sur les seins des journalistes?", a poursuivi l'élue.

"Évoquer la nudité d’une femme dans un cadre professionnel est une agression. Qu’un membre du gouvernement porte atteinte à la dignité de femmes qui exercent leur métier en sa présence mérite sanction", a appelé de son côté la députée de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido.

À l'extrême-droite, l'eurodéputé Gilbert Collard a demandé la démission du ministre de la Justice: "Dupond-Moretti, monsieur Bras d'honneur, toujours accusé, salit une fois de plus la fonction : démission!", a lancé l'élu.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du garde des Sceaux a éludé le sujet, évoquant "une polémique qui n'a pas lieu d'être", invoquant la détermination "totale" du ministre pour "lutter contre tout type de violences sexuelles et sexistes".

250.000 euros de dégâts

Eric Dupond-Moretti faisait référence à l'interpellation mercredi dernier de Marina, une participante au festival de théâtre de rue d'Aurillac, interpellée pour s'être baladée torse nu comme de nombreux hommes, alors que la température flirtait avec les 40 degrés ce jour.

Dans la foulée, une manifestation de soutien a dégénéré samedi. Des participants à la marche de protestation ont brûlé des drapeaux français et dégradé le tribunal d'Aurillac. En visite dans la préfecture du Cantal pour constater les dégâts, le ministre a évoquer 250.000 euros de réparation. "J'espère que les auteurs de ces insupportables dégradations seront arrêtés, qu'ils seront châtiés à la hauteur des exactions qu'ils ont commises" et "qu'ils devront bien sûr mettre la main à la poche pour restaurer ce qu'ils ont dégradé", a lancé le ministre devant la presse et le personnel du tribunal. Avant de conclure avec sa phrase polémique.

G.D.