"À 15 ans, on est toujours un gosse": Robert Ménard défend l'extension du couvre-feu à Béziers

Alors que les dégradations ont entaché les rues de plusieurs villes en France après la victoire du PSG en finale de la Ligue des Champions dans la nuit du samedi 31 mai, à Beziers (Hérault), la municipalité veut reprendre le contrôle de ses rues.
Robert Ménard, maire de Béziers, a ainsi pris un nouvel arrêté interdisant aux moins de 15 ans de circuler seuls la nuit dans la ville. Auparavant, le couvre-feu de la commune ne s'appliquait qu'aux mineurs de moins de 13 ans. Au total, la police a contrôlé 90 enfants en un an, dont 35 de moins de 13 ans.
Pour le maire, la mesure permet de responsabiliser les familles tout en protégeant les mineurs, souvent utilisés comme guetteurs par des trafiquants. Il a défendu sa mesure dans Charles Matin sur RMC mardi 3 juin.
Du "bon sens"
Si la municipalité a choisi aujourd'hui de durcir les règles, c'est "en raison de ce qui s'est passé, de notre expérience", commence à justifier Robert Ménard. Après un an à interpeller les enfants de moins de 13 ans dans la rue la nuit, la police municipale aurait constaté la même problématique pour les jeunes entre 13 et 15 ans.
Il aurait alors été décidé d'un commun accord d'élargir la mesure, "et c'est ce qu'on vient de faire, car c'est efficace", explique le maire.
À partir de 23h, les jeunes en infraction sont interpellés par les forces de l'ordre. Leurs parents sont ensuite appelés, et doivent venir chercher leur enfant à l'endroit où il a été retrouvé, ou au commissariat. Les parents doivent alors payer une amende : de 35 euros, à 150 euros en cas de récidive.
"Il y a des familles qui ne font pas leur boulot de parent", explique-t-il. "C'est une leçon de morale qu'on leur fait (...) c'est leur dire : vous êtes responsables".
D'autant plus que selon le maire de la ville, la mesure permet aussi de protéger les enfants : "à 15 ans, on est toujours un gosse, on n'a rien à faire dans la rue (à 23h)", explique-t-il.
"Je suis pour qu'on rappelle ces règles toutes simples, de bon sens", ajoute celui qui est poursuivi par la Ligue des droits de l'homme pour entrave à la liberté de circulation. "Ils n'ont évidemment rien d'autre à foutre que ça", fulmine Robert Ménard.