A quoi va ressembler le conclave sur la réforme des retraites lancé ce vendredi par François Bayrou?

Le conclave sur la réforme des retraites lancé ce vendredi matin à 11 heures. Les partenaires sociaux se réunissent au ministère du travail pour commencer à renégocier la réforme de 2023 qui a notamment porté de 62 à 64 ans l'âge légal de la retraite.
C'est François Bayrou lui-même qui lancera ce premier rendez-vous de "méthode" en présence de quatre ministres et des partenaires sociaux représentatifs, auxquels s'ajouteront côté syndical l'UNSA et côté patronal l'organisation agricole FNSEA.
Ils ont jusqu'au printemps pour trouver des pistes d'amélioration. Sans accord, le Parlement reprendra la main.
Après cette réunion inaugurale, qui servira surtout à fixer le calendrier, les discussions porteront sur la pénibilité, les pensions des femmes, et surtout sur l'âge légal de départ. Avec une contrainte, ne pas creuser dans les caisses de retraite.
Alors comment financer ces améliorations? Le Premier ministre souhaite que tous les sujets soient abordés, “sans tabou” dit-il, mais les partenaires sociaux viendront quand même avec leurs lignes rouges. Le patronat refuse toute hausse de cotisation, les syndicats ne veulent pas entendre parler de capitalisation, et tous sont d'accord pour ne pas baisser les pensions des retraités.
Si les proches de François Bayrou promettent un beau moment, une belle photo pour célébrer le retour du dialogue social, ce conclave sent quand même bon la précipitation. Personne ne sait encore précisément quand les partenaires sociaux devront rendre leur copie. Dans trois mois assurait un ministre encore jeudi ou 3 mois après les conclusions de la mission flash de la Cour des comptes qui doit elle-même prendre plusieurs semaines.
Une mission qui doit dévoiler en transparence l'état financier du régime des retraites, sauf que là aussi, personne n'est vraiment d'accord sur les chiffres à prendre en compte.
Un expert neutre nommé pour animer les débats
Le président de la CFTC, Cyril Chabanier, qui participera aux négociations, a pourtant envie d'y croire.
“Moi, je pense qu’il faut donner sa chance à la négociation. Il y a quelques temps quand on a ouvert la négociation sur le partage de la valeur, tout le monde nous disait qu’on ne trouverait pas d’accord entre syndicat et patronat sur cette thématique et pourtant, on a pu le faire", indique-t-il.
"On sait que ça va être compliqué, mais je reste persuadé que le patronat a intérêt à négocier pour une raison: il n’arrête pas de dire que l’instabilité est une catastrophe économique. Si on arrive à trouver un accord, c’est de la stabilité pour le pays et un apaisement social”, ajoute-t-il.
Reste à connaître l'identité du fameux expert neutre, que le gouvernement compte nommer pour animer les débats. Le nom de Jean-Jacques Marette, l'ancien président du système de retraite complémentaire Agirc-Arrco circule."On sait très bien négocier sans chaperon," s'insurge un responsable patronal.