Anne-Sophie Lapix évincée du débat d'entre-deux-tours: "C'est lamentable mais tout le monde le fait"
Emmanuel Macron et Marine Le Pen en ont-ils marre des journalistes? Mardi, la candidate du Rassemblement national a estimé qu'il n'y avait pas de journalistes chez Quotidien, ajoutant que ce n'était pas une émission de journalisme. Si le président sortant lui, a jugé que les propos de Marine Le Pen correspondaient à "ce que l'on fait aujourd'hui en Hongrie, réduire et dégrader les droits", tous deux ont cependant émis leur veto quant à la présence d'une journaliste à l'occasion du débat de l'entre-deux-tours.
Ce traditionnel débat, prévu le 20 avril prochain et diffusé conjointement sur TF1 et France 2 doit être animé par Gilles Boulleau et Léa Salamé. Le nom de la journaliste Anne-Sophie Lapix avait été avancé mais sa participation a été écartée par les équipes de campagne des deux candidats.
Au Rassemblement national, on juge la présentatrice du JT de France 2 "hostile": "Marine Le Pen ne souhaite pas qu’Anne-Sophie Lapix anime le débat parce qu’il y a un tel parti-pris", a assuré Jordan Bardella le président du parti.
Anne-Sophie Lapix trop offensive?
Dans les rangs de La République en Marche, les proches d'Emmanuel Macron reprochent à la journaliste le ton du JT de la chaîne publique présenté par Anne-Sophie Lapix et jugé trop 'décliniste' et critique, assurent-t-ils au Monde. On reproche aussi à Anne-Sophie Lapix son ton trop offensif en se référant à une interview du Premier ministre Edouard Philippe en avril 2020.
"Le côté neutre des journalistes est évident. Ils sont là pour interviewer et rester le plus neutre possible. On a vu une chaîne qui a été la porte-parole de monsieur Zemmour, mais le positionnement d'un journaliste c'est d'être le plus neutre possible", assure ce mercredi sur le plateau des "Grandes Gueules", Bruno Pomart. "Refuser de discuter avec Anne-Sophie Lapix, je trouve ça lamentable mais tout le monde l'a fait", estime-t-il.
"On se doute bien quand Marine Le Pen arrive dans un studio qu'elle est 7 fois sur 10 en terrain hostile, ce qui n'est pas le cas d'Emmanuel Macron", assure de son côté Barbara Lefebvre. "Il faudrait que certains journalistes racontent du côté du camp Macron comment ils ont refusé de venir sur certains plateaux avant le premier tour", ajoute-t-elle.