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"Ni faute, ni tromperie": Bruno Le Maire devant les sénateurs pour s'expliquer sur le dérapage budgétaire

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L'ancien ministre de l'Economie Bruno Le Maire fait face aux sénateurs ce jeudi pour s'expliquer sur le dérapage budgétaire, alors que les comptes publics sont dans le rouge.

C’est le jour du grand oral pour Bruno Le Maire. L’ancien ministre de l’Economie fait face ce jeudi aux sénateurs de la commission des Finances du Sénat, qui mènent une mission d'information sur la situation des comptes publics et qui veulent comprendre pourquoi les déficits ont dérapé. C'est la première fois que l'ancien ministre de l'Economie s'exprime publiquement depuis son départ de Bercy.

Et dès son arrivée devant les sénateurs, il a assuré qu'il n'y avait eu "ni faute, ni dissimulation, ni tromperie", estimant que le déficit public à 6,1% du PIB en 2024 était "le choix du gouvernement actuel" alors qu'il y a un an, l'ancien gouvernement anticipait dans son projet de loi de finances un déficit public à 4,4% du PIB en 2024.

"Quand on me dit que le déficit en 2024 sera à 6,1%, c'est le choix du gouvernement actuel. Nous pourrions avoir en 2024, avec des mesures de redressement plus rigoureuses, un déficit autour de 5,5%. Je conteste donc formellement ce chiffre de 6,1%", a a assuré Bruno Le Maire à la commission des Finances du Sénat. "Il n'y a eu ni faute, ni dissimulation, ni volonté de tromperie", a-t-il ajouté.

Le silence d'un ancien ministre "très serein"

Depuis son départ, Bruno Le Maire est volontairement resté très silencieux. Il tenait à réserver ses explications aux parlementaires, ce qu'il va pouvoir faire d'abord face aux sénateurs ce jeudi, puis devant les députés dans quelques semaines.

L’ancien locataire de Bercy reste "très serein", répète son entourage à RMC. Depuis son départ, il enseigne l’économie en Suisse. Il est même très bien noté par ses élèves, s’amuse l’un de ses proches.

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A ses amis, anciens ministres ou parlementaires, il fait passer les messages: "Rien n’a été caché". Voila ce qu’il martèlera devant les sénateurs: "Tout était sur la table", y compris les notes du Trésor qui ont donné l’alerte. Elles étaient publiques, assure l’un de ses collègues.

Bruno Le Maire tient à démontrer point par point qu’il a réagi, à chaque étape, en bloquant des crédits. "Au point qu’on l’accusait d’être le Père la rigueur, lorsqu’il voulait mettre fin au quoi qu’il en coûte", s’agace son entourage, certains pointant les chèques énergie ou carburant décidés à Matignon.

Une première audience tendue en mai dernier

Mais face à lui, l’ancien ministre aura des sénateurs bien décidés à faire toute la lumière. "Cette situation n’est pas admissible", estime l’un d’entre eux. "Les Français veulent la vérité des comptes", ajoute un autre.

Le grand oral est prévu pour durer au moins deux heures, après une première audition au mois de mai et des échanges parfois tendus, notamment lorsque le président de la commission avait pointé le ton un peu trop "péremptoire" de Bruno Le Maire.

GD avec Sébastien Krebs