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Aurélien Rousseau, le nouveau directeur de cabinet d'Elisabeth Borne au parcours étonnant

Énarque, passé par le Parti communiste, et un temps paralysé à cause d'une maladie neurologique, Aurélien Rousseau a été nommé à un poste à haute responsabilité: directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne.

Aurélien Rousseau vient d'être nommé directeur de cabinet de la Première ministre Élisabeth Borne. Cela fait de lui un des hommes les plus puissants de France, même s’il reste un personnage de l’ombre. C’est lui le “dircab” de Matignon qui sera en première ligne sur toutes les crises à venir.

Comme tous ces prédécesseurs, c’est un énarque, mais un énarque au parcours très atypique. Il est né à Alès dans une famille communiste. Lui-même adhère au PC. Il fait des études d’histoire et devient professeur d’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis.

Il passe ensuite le concours de l’ENA, puis rejoint les cabinets ministériels. Il passe par le cabinet de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, devient ensuite numéro deux des cabinets des Premiers ministres Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Il connaît donc très bien Matignon. Manuel Valls avait été très surpris lorsqu’il avait appris que sa directrice de cabinet venait de recruter comme adjoint un ancien communiste.

Aurélien Rousseau est aussi un spécialiste des questions de santé. En effet, ces dernières années, il était le directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France. Il a géré la crise du Covid dans la région la plus touchée. Il a été à l'origine des vastes campagnes de dépistages dans les quartiers populaires.

Un grave problème de santé

Ces questions de santé, il peut en parle à table à la maison puisque sa femme, Marguerite Cazeneuve est actuellement la directrice de la caisse nationale d’assurance-maladie, après avoir été la conseillère santé d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe et après avoir commencé au cabinet McKinsey.

Mais Aurélien Rousseau connaît aussi les questions de santé, de l'intérieur, en tant qu’ancien malade. Il a souffert d’un syndrome de Guillain-Barré, une maladie neurologique qui l’a laissé paralysé pendant des mois, avec un long séjour en réanimation. Il en a tiré un livre, “Boucle d’or”, qui raconte l’histoire d’une lutte avec et contre son propre corps, “lorsque la maladie nous conduit au plus près de la mort”.

L’an dernier, il a démissionné de l’Agence régionale de santé en évoquant des problèmes médicaux. Mais visiblement, il va mieux, puisqu’il a accepté ce job ultra prenant. Et il l’a accepté en disant: "ça fout un peu la trouille, mais quand il faut y aller, il faut y aller".

Nicolas Poincaré