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Avantages accordés aux anciens Premiers ministres: qui coûte le plus cher?

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Inflation de Premiers ministres oblige, l'enveloppe de l'État allouée à leurs avantages a aussi augmenté en 2024. L'enveloppe s'élève ainsi à 1,58 millions d'euros contre 1,42 millions l'année précédente et 1,28 million en 2022, soit une augmentation de 23%. "Il n’est pas envisagé de nouvelle réduction des dispositifs", rétorquent les services de François Bayrou.

Les anciens Premiers ministres ne cessent d'augmenter, notamment en raison de l'instabilité parlementaire liée à la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024. Depuis janvier de l'année dernière, soit il y a un an et demi, Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier et l'actuel titulaire du poste, François Bayrou, ont occupé l'hôtel de Matignon. Conséquences: le budget de l'État alloué aux avantages et à la protection des anciens chefs du gouvernement a augmenté.

La dépense s'est élevée en 2024 à 1,58 millions d'euros contre contre 1,42 million d'ueors en 2023 et 1,28 millions d'euros en 2022, soit une augmentation de 23% en deux ans. Le Premier ministre, interpellé à l'Assemblée nationale à ce sujet, a répondu via son cabinet à travers le Journal officiel. Il fait donc savoir cette dépense "en 2024 correspond à "moins de 0,2%" de celles "exécutées en 2024 sur le programme de coordination du travail gouvernemental."

"Il n’est pas envisagé de nouvelle réduction des dispositifs", fait savoir le cabinet de François Bayrou

De Villepin, Cazeneuve, Raffarin...

En tête du classement se trouve ainsi en 2024 Dominique de Villepin, avec 207.072 €, suivi de Bernard Cazeneuve, 198.290 €, Jean-Pierre Raffarin, 158.208 €, Lionel Jospin, 157.657 €, Edith Cresson, 157.223 € et François Fillon, 149.089 €. A noter que en 2024, Laurent Fabius, encore président du Conseil Constitutionnel (depuis remplacé par Richard Ferrand), Jean Castex (président de la RATP) ainsi qu'Edouard Philippe (maire du Havre) n’ont pas bénéficié du dispositif du fait de leur fonction publique ou statut d'élu local. Elisabeth Borne et Gabriel Attal sont aussi concernés depuis le milieu d'année.

Les anciens Premiers ministres peuvent bénéficier d'un conducteur et d'un véhicule de fonction, un collaborateur pour leur secrétariat particulier pendant 10 ans maximum et jusqu'à l'âge de 67 ans. "La mise à disposition d’un véhicule de fonction et d’un conducteur n’a pas été limitée dans le temps, ce dispositif contribuant à la protection de ces personnalités mise en place par le ministère de l’Intérieur".

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Autre point mis en avant dans la réponse au Journal officiel, "la mise à disposition d’un secrétariat particulier a été limité à une période de dix ans et jusqu’à l’âge de soixante-sept ans. A cet égard, Michel Barnier qui a quitté ses fonctions fin 2024 ne peut bénéficier d’un secrétariat particulier."

À titre de comparaison, les dépenses allouées aux anciens président de la République (François Hollande et Nicolas Sarkozy) se sont élevées à 1,39 millions d'euros en 2024 (sept collaborateurs pendant 5 ans puis trois et deux agents de service puis un seul, véhicule de fonction, chauffeur, locaux meublés, prise en charge des frais de réception et frais de déplacement).

Une réduction avortée en début d'année

Le 22 janvier dernier, le Sénat s'était accordé pour mettre un frein aux avantages des 16 anciens Premiers ministres. Mais la Commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs pour finaliser le budget 2025, en a décidé autrement. Le Premier ministre François Bayrou avait lui-même défendu le maintien de ces privilèges selon Le Canard enchaîné. "Quand on occupe des postes à responsabilités dans des moments de crise, il y a forcément, pour le futur, des précautions à prendre", avait-il justifié.

LM