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Budget: vers la suppression d'un jour férié pour faire des économies?

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Le Premier ministre dévoile ce mardi 15 juillet, à 16 heures, ses orientations budgétaires pour 2026. Parmi les pistes évoquées, la suppression d'un jour férié, comme le jour de la Pentecôte.

C'est le jour J pour François Bayrou. Le Premier ministre présente à 16h ce mardi 15 juillet les grandes orientations du budget 2026. Un budget qui s'annonce à très haut risque pour le chef du gouvernement, chargé de trouver 40 milliards d'euros d'économies pour l'année prochaine.

D'autant plus qu'Emmanuel Macron annonçait il y a quelques jours un effort supplémentaire de 3,5 milliards d'euros pour la défense, par rapport aux dépenses prévues pour 2026.


François Bayrou avait annoncé ce rendez-vous à notre micro, le 27 mai dernier, en indiquant que ce plan de retour à l'équilibre sur "4 ans" va demander "un effort à tous les Français". Mais depuis, rien ou presque ne filtre sur les intentions du chef de Matignon.

Parmi les pistes évoquées tout de même, le Premier ministre a d'ores et déjà émis l'idée de supprimer un jour férié au nom de la solidarité, comme c'est le cas pour la Pentecôte actuellement.

Une idée qui divise

Mais pas certains que les Français tolèrent de voir un de leurs jours fériés supprimé. A Bordeaux, il n'en est même pas question pour Aude : "Je n'ai pas non plus énormément de vacances, donc c'est un peu ce qui me freinerait. C'est vrai que je suis un peu attachée à mes petits jours fériés et mes week-ends", répond-elle au micro d'RMC.

Même constat pour Jean-Luc. Lui est patron d’une société dans le bâtiment, et ne veut pas avoir à demander à ses salariés. "Je me vois mal leur dire "écoutez, on vous enlève un jour, à un moment donné je trouve ça un petit peu abusé", proteste-t-il.

"On travaille pour soi-disant renflouer les caisses, mais on ne sait même pas où va cet argent", continue Jean-Luc.

Et c’est aussi l'interrogation de ces salariés, ouverts quant à eux à travailler les jours fériés. A condition de savoir comment cet argent sera réinvesti. "Je suis pour, mais après tout dépend de où va l'argent", répond un passant.

"Renflouer, pourquoi ? Si c'est pour renflouer le budget de l'État pour du fonctionnement, et donc des repas qui sont plus majestueux, non. Si c'est pour investir dans l'éducation, pourquoi pas", répond une autre.

"Un impact mécanique notamment sur les recettes"

Pourtant, supprimer des jours fériés aurait bien un effet positif pour Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Asterès.

"Ça peut avoir un impact mécanique notamment sur les recettes", explique le spécialiste "C'est assez mécanique : y a plus de croissance, plus d'argent qui rentre dans les caisses de l'État, donc il y a moins de déficit public."

Il existe déjà un jour de solidarité en France, généralement travaillé le lundi de Pentecôte, qui rapporte plus de 3 milliards d'euros par an à l’État. La journée, instituée en 2004, a été mise en place en France pour financer des actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées.

Pierre Bourgès avec LAM