Budget: "Les agriculteurs pourraient redescendre dans la rue", selon la ministre Annie Genevard

Malgré le changement de gouvernement et de Premier ministre, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a été maintenue à son poste et entend continuer à "mener le combat contre le Mercosur". La secrétaire générale des Républicains, a d'ailleurs estimé ce mercredi, sur RMC et RMC Story, que sa "reconduction" avait "une forme de logique". "J'ai beaucoup travaillé avec les agriculteurs, j'ai cru comprendre qu'ils espéraient mon maintien."
Au micro d'Apolline Matin, Annie Genevard a ainsi vanté son action à la tête du ministère de l'Agriculture, en poste depuis septembre dernier. "J'ai mis en place une écoute attentive, des visites et une méthode qui a convenu, je crois, aux agriculteurs." L'élue du Doubs veut désormais se pencher vers le budget et notamment ce qui était prévu afin d'aider les agriculteurs, qui ont initié le mois dernier de nouvelles actions pour réclamer des mesures auprès du gouvernement, sans toutefois atteindre le niveau de mobilisation de janvier 2024.
Mercosur: "L'histoire n'est pas terminée"
"L'important, c'est que chacun d'entre nous soit à la tâche rapidement. Il faut qu'on vote un budget, les agriculteurs l'attendent. Il y avait des aides et allègement fiscaux dans le budget qui a été censuré. Il doit être repris très rapidement, faute de quoi, les agriculteurs pourraient bien redescendre dans la rue, ce qu'ils n'ont pas fait massivement depuis longtemps", a mis en garde la ministre.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait annoncé le 6 décembre que les négociations avaient abouti entre l'UE et les cinq pays d'Amérique du Sud qui composent le Mercosur. "L'histoire n'est pas terminée, on se bat avec acharnement afin de l'éviter, nous nous battrons contre cet accord", a martelé la ministre française de l'Agriculture.
"La censure nous a fait perdre du temps"
"Beaucoup de pays se posent la question, il ne faut pas croire que l'accord du Mercosur est accueilli unanimement. La France a pris la tête de ce combat et j'espère qu'elle l'emportera", a poursuivi Annie Genevard. Selon elle, "le problème dans ces accords de libre-échange, c'est que c'est toujours l'agriculture la variable d'ajustement." "Il faut reconquérir notre souveraineté alimentaire", a-t-elle plaidé.
Interpellée par le vice-président de la FNSEA Luc Smessaert, qui enjoint la ministre à "aller au bout de ses engagements", celle-ci a pointé du doigt la censure. "Elle nous a fait perdre du temps", avant d'inviter les Français à "aller demander des comptes aux parlementaires qui l'ont votée."