“Consternation”, “recyclage”, “provocation”... Les premières réactions au gouvernement Bayrou

Quelques instants après l'annonce du gouvernement du Premier ministre François Bayrou, les réactions de la classe politique se multiplient. Des "perdants", du "recyclage", ou encore une "provocation" : les critiques ne se sont pas faites attendre, à droite comme à gauche.
L'annonce des ministres s'est déroulée dans un contexte politique particulièrement tendu. Après la mise en échec du gouvernement Barnier, la menace d'une nouvelle censure pèse sur le nouveau Premier ministre. La nomination de Xavier Bertrand, évoquée à plusieurs reprises au cours des négociations avec Emmanuel Macron, aurait pu mettre le feu aux poudres.
Xavier Bertrand a finalement coupé court au débat : peu avant l'annonce du gouvernement, il a annoncé "refuser d'en faire parti" car "formé avec l'aval de Marine Le Pen".
"Consternation" à gauche
Olivier Faure, patron du parti socialiste, a dénoncé "une droite extrême au pouvoir, sous la surveillance de l’extrême droite". "Ce n’est pas un gouvernement c’est une provocation", a-t-il ajouté sur X. Le député PS Boris Vallaud a quant à lui fait part de sa "consternation".
Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis, a raillé "un gouvernement rempli de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays… avec le soutien de Marine Le Pen et du RN". La responsable appelle à une nouvelle censure du gouvernement et au départ du président. "Un gouvernement de perdants, dégoûtants et revenants", fustige de son côté Manon Aubry (LFI).
L’eurodéputé Raphaël Glucksmann a critiqué la "tutelle de Marine Le Pen", notamment sur la nomination de Gérald Darmanin au ministère de la Justice. Un drame en plusieurs actes selon lui : "Acte 1 : Xavier Bertrand n’est pas nommé à la Justice car Marine Le Pen met son veto. Acte 2 : Gérald Darmanin, qui a violemment critiqué le réquisitoire du Parquet contre elle, est nommé à la Justice", déplore-t-il sur X.
La cheffe des écologistes Marine Tondelier a quant à elle fustigé "l’indignité" de François Bayrou "qui se met entre les mains de l’extrême droite". Selon elle, l'équipe du Premier ministre ressemble à une "armée mexicaine".
Un "échec" pour Bardella
De son côté, le patron du Rassemblement national Jordan Bardella dénonce une "coalition de l'échec" : "Heureusement que le ridicule ne tue pas. Hélas, rien n’aura été épargné aux Français : François Bayrou a réuni la coalition de l’échec" a-t-il réagi sur X.
Le responsable a promis qu’en 2025 "plus que jamais, le RN sera là pour défendre et protéger nos compatriotes, en attendant l’alternance".
Éric Ciotti, le président de l'Union des Droites, allié au Rassemblement national, a lui aussi épinglé le nouveau gouvernement, qu'il estime être "enchaîné à l’impuissance du en-même-temps."
"Même les derniers éléphants socialistes participent à une équipe de revenants politiques soulignant l’isolement du ministre de l’Intérieur", a continué le député des Alpes-Maritimes.
"Un Premier ministre macroniste et des ministres macronistes", a pour sa part jugé la porte-parole du RN à l’Assemblée Laure Lavalette.