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François Bayrou déjà impopulaire: "Quand on est Premier ministre, être populaire ne sert à rien"

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Selon un sondage de l’Ifop pour le JDD, 66% des Français sont déjà mécontents de François Bayrou, notre nouveau Premier ministre. Pour l’écrivain et éditeur Arthur Chevallier, c’est moins grave que ça pourrait avoir l’air de l’être…

Un message d’espoir pour François Bayrou: c’est vrai, il est impopulaire, mais de toute façon quand on est Premier ministre, être populaire ça ne sert à rien. Puisqu’à la fin, c’est toujours pareil: on démissionne. Le Premier ministre, c’est le bouclier d’un président qui a beaucoup plus de légitimité. C’est simple, il perd à tous les coups.

Mais tous les Premiers ministres de la Ve République n’ont pas toujours été impopulaires… Leur impopularité, c’est même un phénomène récent. Le général de Gaulle a toujours été plus populaire que ses Premiers ministres. Mais quand Georges Pompidou devient président, il nomme Jacques Chaban-Delmas à Matignon. Et là, il explose les records de popularité. Beau gosse et charismatique, Jacques Chaban-Delmas devient le chouchou de la France entière. Et pourtant, il se ramasse à la présidentielle de 1974. Comme quoi, ça ne veut rien dire...

Sous François Mitterrand, Laurent Fabius est nommé Premier ministre, le plus jeune de la Ve à l’époque. Sa popularité dépasse celle de François Mitterrand. Et pourtant, ça n’aura échappé à personne, Laurent Fabius ne sera jamais président. Matignon, c’est le cimetière de toutes les ambitions.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
L'avis tranché d'Arthur Chevallier : Un Premier ministre impopulaire, le pléonasme - 23/12
3:29

Des débuts catastrophiques pour François Bayrou

Sous les rois, il y avait une sorte de super ministre. Certains ont même été très populaires. Comme le ministre d’Henri IV, le duc de Sully, qui passait pour être proche du peuple, ami des fermiers et des agriculteurs. Mais le plus détesté de tous les Premiers ministres, c’était le cardinal Mazarin. On est au XVIIIe siècle, le roi Louis XIII meurt, son ministre Mazarin assure la régence le temps que le futur Louis XIV soit en âge de gouverner. Et il va être haï à un point inimaginable.

On imprime des poèmes, des dessins, des chansons, des pamphlets pour se foutre de lui. La France l’insulte quotidiennement. Ce déferlement de haine, ça va porter un nom. On appelle ça les "mazarinades". L’expression est même restée dans la langue française. Bien plus tard, au XIXe siècle, François Guizot, le dernier Premier ministre du roi Louis-Philippe, sera lui aussi détesté. Sa rigidité et son conservatisme provoqueront tellement de colère que ça se terminera même en révolution…

Pour François Bayrou, ses débuts sont difficiles, mais la situation l’est tout autant. Son problème, c’est qu’il n’a pas de légitimité. Pau, c’est bien beau, mais c’est 80.000 habitants. Son parti, c’est seulement 36 députés. Donc s’il n’a pas de légitimité électorale et qu’il est pas soutenu par l’opinion, ça risque d’être long. Ajoutez à ça des débuts catastrophiques. Mais en politique, on n’est jamais mort…

Arthur Chevallier