Motion de censure contre Michel Barnier: "On n'avait pas besoin de ça", déplorent les agriculteurs

La probable censure du gouvernement Barnier ne fait pas les affaires des agriculteurs, qui se mobilisent depuis plusieurs semaines. Inscrites dans le budget 2025, certaines mesures de soutien promises aux agriculteurs pourraient ne pas voir le jour si le gouvernement est renversé.
C'est par exemple le cas pour le renoncement à la hausse programmée de la taxe sur le gazole non-routier, mais aussi la réforme du calcul des pensions des agriculteurs sur la base des 25 meilleures années ou encore des mesures pour améliorer leur compétitivité via des allègements de charges.
"On devra repartir de zéro avec un nouveau gouvernement, un nouveau ministre" s'inquiète Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Cette motion de censure tombe au mauvais moment pour l'agriculture française, après deux mobilisations des agriculteurs pour rien.
“On revient à la situation d’avant manifestation 2024”, déplore Benoît Vaillant, céréalier à Cambrai et membre des Jeunes Agriculteurs.
“On a besoin d’un cap pour l'agriculture. On est dans l’incertitude totale sauf que derrière, il y a des familles à nourrir, des investissements à prévoir… On va au crash là”, dénonce-t-il.
Nouvelles mobilisations les 9 et 10 décembre
Réforme du calcul des pensions de retraite des agriculteurs, allègements des charges pour améliorer la compétitivité, avantages fiscaux, sociaux… Tout était dans le projet de loi de finance, mais tout pourrait être remis en cause, se désole aussi Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA.
“Ce sont toutes les mesures fiscales, c’est la mesure pour maintenir l’élevage, ce sont les aides pour l’emploi des saisonniers, c’est la loi d’orientation agricole qui est promise depuis deux ans. Je ne suis pas sûr que tous ces députés ont un peu de terre aux bottes et se rendent compte de la situation que vont vivre les agriculteurs. On n’avait pas besoin de ça”, appuie-t-il.
Les agriculteurs se mobiliseront les 9 et 10 décembre prochain. Et la FNSEA espère bien conclure cette manifestation par une rencontre avec le Premier ministre, qu'il s'agisse de Michel Barnier ou d'un autre. “Peu importe" a déclaré le président du syndicat agricole.