Buzyn, Castex, Wargon: la nomination d'anciens ministres à des postes clés agace l'opposition
Ex-ministres cherchent postes prestigieux, à pourvoir rapidement. Ces derniers jours, plusieurs nominations, et non des moindres, ont fait grincer des dents dans l'opposition: l'ancien Premier ministre, Jean Castex, a été par exemple été nommé président du conseil d'administration de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France.
L'ancienne ministre Emmanuelle Wargon, elle, a pris la tête mercredi de la commission de régulation de l'énergie, un poste stratégique, surtout en pleine crise. De son côté, Agnès Buzyn a hérité d’un poste à la Cour des comptes.
Tous ont reçu un coup de pouce de la part d'Emmanuel Macron, qui a le pouvoir de signer des décrets de nomination.
"Il ne faut pas verser dans le populisme absolu"
L'opposition regrette des "recasages" et dénonce l’entresoi. Mais le député NUPES Arthur Delaporte tempère et refuse de mettre tout le monde dans le même sac : "Pour ce qui est d’Emmanuelle Wargon, ce qui est plus gênant c’est qu’elle avait dit qu’elle voulait continuer la politique au soir de sa défaite aux législatives. Quatre semaines plus tard à peine, elle se présente comme une haute-fonctionnaire. On ne pouvait pas considérer qu’elle serait totalement indépendante".
"Mais il ne faut pas verser dans le populisme absolu. Quand on a une carrière de haut-fonctionnaire comme Jean Castex, et bien il n’a pas choisi d’aller faire du conseil pour le Qatar comme le faisait Nicolas Sarkozy. C’est finalement le cas le moins choquant", ajoute-t-il.
D'ailleurs, ces "recasages" ne sont pas toujours une évidence : depuis 2013, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique peut les bloquer. Et puis certains très proches d'Emmanuel Macron peuvent aussi rester longtemps sans mandat ou fonction, c'est le cas en ce moment de Christophe Castaner ou Richard Ferrand.