"C'est la misère": Macron est à Mayotte où la situation est pire qu'"avant" le passage du cyclone Chido

Emmanuel Macron est arrivé à Mayotte tôt ce lundi. Le début d'une tournée de cinq jours dans l'océan indien, pour le Président de la République. C'est sa deuxième visite depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, qui a ravagé l'archipel faisant 40 morts et près de 3,5 milliards d'euros de dommages.
S'il était venu constater les dégâts le 18 décembre, Emmanuel Macron avait aussi promis de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction". L'Élysée et plusieurs ministères s'étaient notamment engagés à mettre fin aux bidonvilles. Mais ils ont été reconstruits et sont même encore plus précaires qu'avant.
Entre deux montagnes de déchets, sans la végétation arrachée par le cyclone, les bidonvilles sont plus visibles qu'avant. Il n’y a souvent plus d'électricité ni d'eau dans ces passoires où habitent tous les élèves de Sara.
“Moi, j’ai des gamins qui ne prennent quasiment pas de douche ou alors à l’eau de mer. Et la nourriture manque beaucoup plus qu’avant. Je le vois sur mes élèves qui sont un peu plus amaigris, qui ont l’air plus fatigués”, assure cette enseignante depuis 5 ans.
Un problème de logements encore plus grave qu'avant le passage de Chido
Elle dit avoir "perdu le goût de Mayotte". "Ça me dérange pour un département français parce que je ne comprends pas qu’on puisse à ce point laisser faire cette situation. C’est la misère de plus en plus, c’est encore plus de risque au niveau sanitaire. Là, on a l’épidémie de Chikungunya qui arrive de la Réunion, on a pas mal de cas de gale”, appuie-t-elle.
Les arrivées des Comores, notamment, continuent, soulignent plusieurs habitants et l'Etat détruit des cases régulièrement. “Du coup des gens sont venus à Tsoundzou pour s'installer”, indique Abdilah qui travaille pour une association qui agit dans le bidonville de Tsoundzou, au sud de Mamoudzou.
“Il y a des gens qui ont un salaire, une voiture et tout, mais ils ne peuvent pas louer de maison. Avant il y avait déjà un problème de logement, mais maintenant, c’est encore pire en fait”, appuie-t-il.
Un sentiment d'abandon partagé alors que les violences reprennent entre bandes rivales, entre les tôles et les abris de fortune.