Crise agricole: "La colère n'a pas eu de réponse", alerte le président de la FNSEA Arnaud Rousseau

Près d'un an après les barrages, les panneaux retournés et les convois vers Paris, la situation des agriculteurs a peu changé malgré les promesses. C'est ce qu'assure ce jeudi sur RMC et BFMTV Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, le principal syndicat d'agriculteurs.
"Depuis un an, le changement de logiciel qu'on avait demandé n'est pas au rendez-vous", déplore le syndicaliste. "Un certain nombre de promesses faites en janvier n'ont pas eu les réponses attendues. L'été a été très difficile sur le plan de la production, les vendanges mauvaises, il y a une crise sanitaire dans le secteur de l'élevage", alerte-t-il.
"Ce cocktail est explosif parce que les agriculteurs ont l'impression qu'on n'a pas entendu ce qu'ils avaient à dire et que leur colère n'a pas eu de réponses", assure Arnaud Rousseau.
Vers un retour du mouvement de colère des agriculteurs?
De quoi laisser augurer le retour d'un mouvement d'ampleur des agriculteurs? "Oui", estime le président de la FNSEA. "Les mêmes causes produisent les mêmes effets avec un ressentiment, celui d'avoir été floué. On nous avait dit qu'on n'aurait plus qu'on contrôle unique administratif mais les transformations ne sont pas là. Les agriculteurs n'ont pas le sentiment que les choses ont changé".
À titre d'exemple, Arnaud Rousseau cite le paiement des aides dues aux agriculteurs, que l'ex-Premier ministre Gabriel Attal s'était engagé à payer au 15 mars. "J'ai fait le point mercredi en Vendée, il y a encore 150 dossiers qui n'ont pas été réglés. La machine administrative n'a pas été rénovée, le rendez-vous pris n'est pas là", déplore-t-il.
"Cela crée de la frustration. On a le sentiment d'avoir été floués et on a le sentiment que si l'on n'utilise pas la violence et la démagogie dans ce pays, on n'est pas entendus", ajoute Arnaud Rousseau.
"Michel Barnier connaît bien les arcanes de l'Union européenne"
Une situation qui a donc peu évolué et qui ne risque pas de s'accélérer avec l'immobilisme politique et l'absence de gouvernement. Seul point positif, la nomination récente d'un Premier ministre, Michel Barnier. "Il a deux qualités, il a été ministre de l’Agriculture entre 2007 et 2009 et il connaît bien les arcanes de l’Union européenne", note le président de la FNSEA qui ajoute que "ce qui compte, c'est ce qu'il va faire dans les mois qui viennent pour les agriculteurs".
Arnaud Rousseau a d'ores et déjà sollicité un entretien avec Michel Barnier, qui lui a répondu d'attendre la mise en place d'un gouvernement. Un gouvernement auquel la FNSEA veut présenter un projet de loi avec des mesures concernant les retraites agricoles, la reconnaissance de l'agriculture comme d'intérêt général majeur et des mesures autour du revenu des agriculteurs.